PARIS (Reuters) - La cour d'appel de Paris a condamné mardi Dieudonné à deux mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour avoir écrit sur Facebook (NASDAQ:FB) qu'il se sentait "Charlie Coulibaly" après les attentats qui ont fait 17 morts en janvier 2015, a-t-on appris auprès de l'avocat d'une partie civile.
Reconnu coupable d'apologie d'actes de terrorisme, le polémiste devra également publier sa condamnation dans trois quotidiens nationaux, a précisé Me Rémi-Pierre Drai, qui représente Avocats sans frontières.
En première instance, en mars 2015, Dieudonné avait été condamné à la même peine de prison, mais sans amende.
Me Rémi-Pierre Drai s'est réjoui de la "sévérité accrue" de l'arrêt de la cour d'appel, par rapport au jugement de première instance, "parfaitement justifiée dans le contexte actuel et compte-tenu de la notoriété de Dieudonné".
L'avocat de Dieudonné n'était pas joignable dans l'immédiat.
Le 11 janvier 2015, au soir d'une marche citoyenne en hommage aux victimes de la tuerie de "Charlie Hebdo" et du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, Dieudonné avait écrit sur Facebook qu'il se sentait "Charlie Coulibaly".
Il avait ainsi détourné le slogan "Je suis Charlie" en référence à l'un des trois auteurs des attaques, Amedy Coulibaly, qui a tué une policière et quatre juifs.
Ses propos avaient ensuite été retirés de sa page Facebook.
En première instance, le tribunal avait estimé que par cet "amalgame provocateur", Dieudonné "s'identifiait" à Amedy Coulibaly, contribuant ainsi à "banaliser" ses actes.
Lors de cette première audience, Dieudonné avait déclaré condamner "sans aucune retenue" les attaques des 7, 8 et 9 janvier 2015. Il avait expliqué s'être senti exclu de la marche parisienne et traité "comme un terroriste" par les autorités, affirmant ne pas avoir voulu choquer les familles des victimes, et regrettant que ses propos aient été "détournés".
Célèbre pour sa "quenelle", qu'il présente comme un geste "antisystème", Dieudonné à été condamné à de nombreuses reprises pour injure ou provocation antisémite.
(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)