PARIS (Reuters) - Le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, a annoncé jeudi avoir porté plainte contre X pour violation du secret de l'enquête et de l'instruction en marge des investigations visant Nicolas Sarkozy pour trafic d'influence et corruption.
Cette plainte a été déposée mercredi en son nom propre et en celui de l'ordre des avocats, une première, souligne Le Figaro, qui a révélé l'information.
Elle fait suite à la publication dans la presse d'extraits des procès verbaux de la procédure.
"On est sûrs que c'est soit les policiers, soit les juges, soit les parquetiers" qui sont à l'origine des fuites, a déclaré jeudi Pierre-Olivier Sur à Reuters. "Il est temps de sonner la fin de la partie."
Cette plainte devrait entraîner l'audition des magistrats et des policiers qui ont eu accès au dossier, dans le cadre d'une enquête préliminaire, selon le bâtonnier.
Nicolas Sarkozy a été mis en examen début juillet pour trafic d'influence actif, corruption active et recel de violation de secret professionnel à l'issue d'une garde à vue sans précédent pour un président de la Ve République.
L'information judiciaire qui lui vaut cette mise en examen a été ouverte le 26 février sur la base d'écoutes téléphoniques qui l'ont visé, lui et son entourage.
Ces écoutes, en partie retranscrites dans la presse, ont notamment concerné des conversations entre son avocat Thierry Herzog et le bâtonnier de Paris Pierre-Olivier Sur.
Dernière publication en date, un article du Monde faisait état samedi dernier d'un courrier électronique reçu par plusieurs membres de l'ordre des avocats et par le bâtonnier. Un article qui "a mis le feu aux poudres", selon Le Figaro.
Thierry Herzog et Gilbert Azibert, avocat général à la Cour de cassation, ont été mis en examen des mêmes chefs d'accusation que Nicolas Sarkozy dans cette affaire.
Les juges cherchent à établir si l'ancien président de la République a tenté de faciliter une promotion à Monaco de Gilbert Azibert en échange de renseignements sur l'avancée d'une procédure sur l'affaire Bettencourt -dans laquelle il a bénéficié d'un non-lieu- à la Cour de cassation.
La plus haute juridiction devait à l'époque se prononcer sur la régularité de la saisie des agendas de Nicolas Sarkozy par la justice, un point sur lequel elle a finalement estimé en mars dernier ne pas pouvoir statuer.
(Chine Labbé, édité par Gérard Bon)