PARIS (Reuters) - Le renforcement des moyens accordés aux secteurs considérés comme prioritaires par le gouvernement - emploi, sécurité et justice, éducation et jeunesse - se traduira en 2017 par une augmentation des dépenses de l'Etat ainsi que des effectifs de la fonction publique d'Etat.
Après quatre ans de baisse, le budget 2017, le dernier du quinquennat de François Hollande, prévoit une augmentation de 3,3 milliards d'euros des dépenses de l'Etat, hors charge de la dette et pensions.
Selon le document préparé par Bercy pour le débat d'orientation budgétaire de jeudi au Parlement, les dépenses de l'Etat devraient atteindre au total un montant de 388,5 milliards d'euros l'an prochain.
"Cette augmentation, non seulement nous l'assumons mais nous la revendiquons", a déclaré jeudi matin aux députés le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert.
Le gouvernement a ainsi décidé de consacrer environ sept milliards d'euros supplémentaires aux "secteurs prioritaires", à savoir l'emploi (de l'ordre de deux milliards), la sécurité (près de deux milliards) ou encore de l'éducation et la jeunesse (de l'ordre de trois milliards).
COUPES À BERCY
Ces secteurs sont également les principaux bénéficiaires de l'augmentation des effectifs de la fonction publique d'Etat prévue pour l'an prochain.
Le gouvernement prévoit en 2017 la création nette de près de 13.800 postes (avec 2.290 suppressions dans les ministères non prioritaires), ce qui portera à près de 30.000 le nombre d'emplois créés depuis le début du quinquennat.
Mais "sur l'ensemble de la législature, hors les créations décidées à partir de 2015 pour la sécurité des Français, les effectifs de l'Etat seront en baisse de plus de 5.000 emplois", est-il précisé dans la présentation du projet de loi de finance pour 2017 communiquée aux parlementaires.
Comme les années précédentes, le ministère de l'Education nationale, de l'enseignement et de la recherche concentrera la plus grande partie des moyens, qu'il s'agisse des crédits (en hausse de 2,9 milliards d'euros) ou des effectifs, avec 11.662 nouveaux équivalents temps plein prévu pour 2017.
Des augmentations des crédits sont également au programme pour le ministère de la Ville, de la jeunesse et des sports (+82 millions d'euros) et pour le ministère de la Culture et de la communication (+170 millions), ces deux portefeuilles participant aux efforts en faveur de la jeunesse et de l'éducation.
Dans le domaine de la sécurité, le ministère de la Défense verra ses crédits s'accroître de 600 millions d'euros l'an prochain pour les seules missions de défense et ses effectifs augmenter de 464 postes.
L'Intérieur et la Justice seront également gagnants, avec 863 millions d'euros et 1.746 postes supplémentaires pour le premier, 295 millions d'euros et 2.100 postes supplémentaires pour le second.
Le ministère du Travail verra quant à lui ses crédits progresser de 1,8 milliard d'euros, même s'il affichera une perte nette de 150 emplois.
La plupart des ministères "non prioritaires" verront malgré tout leurs crédits progresser l'an prochain, à l'exception du ministère de l'Aménagement du Territoire, qui devra se serrer la ceinture, avec 26 millions de moins qu'en 2016.
Les moyens du ministère des Finances et des comptes publics seront réduits de 165 millions d'euros l'an prochain et ceux du ministère de l'Economie, de l'Industrie et du numérique diminueront de 36 millions d'euros.
En termes de réduction d'effectifs, c'est aussi principalement Bercy qui sera mis à contribution, concentrant près des deux tiers des suppressions de postes envisagées en 2017 (1.542 sur 2.290).
(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)