par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) - François Hollande a souligné lundi l'importance du dialogue des cultures cher à Jacques Chirac à l'occasion des dix ans du musée des civilisations du Quai Branly, à Paris, désormais dédié à l'ancien président (1995-2007).
Devant un auditoire où figurait l'ancien Premier ministre Alain Juppé, engagé à droite dans la course à l'Elysée pour 2017, l'actuel chef de l’Etat socialiste a salué le combat de Jacques Chirac pour la tolérance.
"Face à une mondialisation qui ne doit pas être une uniformisation, (pour) faire que le dialogue puisse l'emporter sur la confrontation, il fallait un lieu qui puisse porter ce message-là", a dit François Hollande.
"En devenant aujourd'hui le musée Quai Branly-Jacques Chirac, ce lieu nous garantit que le message de son auteur sera toujours entendu", a-t-il ajouté.
En l'absence de l'intéressé, dont l'état de santé précaire rend les apparitions publiques rarissimes, son épouse Bernadette, sa fille Claude et son petit-fils Martin représentaient la "Chiraquie".
En Jacques Chirac, réélu en 2002 face au candidat du Front national Jean-Marie Le Pen, François Hollande a salué un homme qui "toute sa vie politique a lutté contre le racisme, s'est toujours élevé contre les discours de haine, n'a jamais eu la moindre compromission avec les extrêmes".
Au coeur d'un musée dédié aux arts premiers, le président a déclaré que "l'unité de l'humanité ne se discute pas. Les cultures, les héritages sont les pièces d'une même tapisserie qui ne prend son sens que dans sa globalité".
MARTIN CHIRAC "FIER" DE SON GRAND-PÈRE
Avant lui, Martin Chirac, qui prononçait son premier discours officiel, s'est dit "fier" de son grand-père.
Une exposition intitulée "Jacques Chirac ou le dialogue des cultures" marque le dixième anniversaire du musée du Quai Branly, inauguré par l'ancien président le 20 juin 2006.
Réalisée sous la houlette de l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, l'exposition témoigne de la passion de Jacques Chirac pour les civilisations premières à travers 150 objets, sculptures et photographies.
Parmi les objets prêtés par Jacques Chirac figure une dent de narval offerte par l'ancien Premier ministre canadien Jean Chrétien, que l'ex-président aimait placer au centre d'une table de réunion à l'Elysée.
Sont aussi exposés des masques japonais des XVIIe et XVIIIe siècles représentant un personnage de théâtre aux traits rappelant ceux de la "marionnette" de Jacques Chirac dans l'émission satirique "Les Guignols de l'Info".
Lors d'une rencontre avec des journalistes à la mi-journée, Bernadette Chirac a dit considérer le musée comme le symbole d'"une vision pacifiée du monde, celle que mon mari a promue sans relâche tout au long de sa vie publique".
"La France n'est jamais si grande que quand elle est en dialogue avec les autres cultures, avec les autres peuples. C'est un message très fort et d'une grande actualité", a ajouté l'ex-première dame de France.