(Reuters) - Berkshire Hathaway, le groupe dirigé par l'investisseur Warren Buffett, a annoncé lundi être entré au capital d'Apple (NASDAQ:AAPL), pariant apparemment sur un rebond du cours du groupe californien, en net recul depuis l'annonce fin avril de la première baisse des ventes de l'iPhone, son produit phare.
Berkshire détenait 9,81 millions d'actions Apple en date du 31 mars, une participation alors valorisée 1,07 milliard de dollars, précise un document réglementaire déposé par le conglomérat auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC).
On ignorait dans l'immédiat si cet investissement avait été réalisé à l'initiative de Warren Buffett lui-même ou à celle de l'un des gérants de Berkshire, Todd Combs et Ted Weschler, qui ont chacun la responsabilité d'un portefeuille d'environ neuf milliards de dollars.
Buffett explique qu'il décide généralement des investissements les plus importants, c'est-à-dire chiffrés à plusieurs milliards de dollars.
Quoi qu'il en soit, l'investissement dans Apple confirme la volonté de Berkshire de développer son portefeuille d'actifs dans les hautes technologies, un secteur à l'écart duquel Warren Buffett s'est longtemps tenu à l'exception d'une importante participation dans IBM (NYSE:IBM).
L'action Apple gagnait 3,1% à 93,33 dollars à 14h35 GMT sur le Nasdaq. Elle évolue un tiers environ en dessous de son cours record d'avril 2015 et 13% en dessous de son cours de clôture du 26 avril, date de la publication des derniers résultats financiers du groupe.
Apple a ce jour-là fait état de la première baisse de son chiffre d'affaires depuis 13 ans et d'un recul des ventes de l'iPhone, conséquence de la concurrence accrue sur le segment des smartphones et du ralentissement du marché chinois.
BUFFETT S'INTÉRESSE AUSSI AU DOSSIER YAHOO (NASDAQ:YHOO)
"La valeur est incroyablement bon marché et elle dispose d'une énorme trésorerie", a commenté Steve Wallman, fondateur de Wallman Investment Counsel, actionnaire de Berkshire depuis 1982 et d'Apple depuis 2003. "Apple n'est pas récompensé pour la recherche-développement qu'il réalise en coulisse et qui finira par se traduire par de nouveaux produits."
Une porte-parole d'Apple n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.
Le PDG du groupe, Tim Cook, cherche actuellement à développer l'entreprise sur de nouveaux marchés et Apple a annoncé la semaine dernière avoir investi un milliard de dollars dans Didi Chuxing, un groupe de véhicules de tourisme avec chauffeur devenu le principal concurrent d'Uber en Chine.
Warren Buffett, lui, a confirmé à la chaîne de télévision CNBC qu'il avait proposé son aide à Dan Gilbert, le président du spécialiste du prêt immobilier sur internet Quicken Loans et propriétaire de l'équipe de basket des Cleveland Cavaliers, en vue d'une offre de rachat d'actifs de Yahoo.
Reuters s'était le premier fait l'écho de ce soutien ce week-end.
L'investissement dans Apple pourrait avoir été financé par le produit de la cession des titres d'AT&T que détenait Berkshire: alors qu'il possédait pour 1,6 milliard de dollars d'actions AT&T fin décembre, il ne déclare aucun investissement au capital de l'opérateur de télécommunications dans le document rendu public lundi.
Le mois dernier, l'investisseur activiste Carl Icahn avait annoncé avoir vendu la totalité de sa participation dans Apple en arguant du risque croissant lié à la Chine.
Berkshire a précisé lundi avoir augmenté ses participations dans Visa, Bank of New York Mellon (NYSE:BK) et Deere & Co, réduit celles dans MasterCard et Wal-Mart Stores et vendu la quasi-totalité de ses titres Procter & Gamble.
(Jonathan Stempel à New York, avec Ross Kerber à Boston; Marc Angrand pour le service français)