PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a ouvert la semaine dernière une enquête préliminaire visant des soldats français soupçonnés d'avoir commis des violences en Centrafrique, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Les faits remonteraient au premier semestre 2014 et concernent deux cas distincts de violences physiques dont les victimes seraient deux Centrafricains, précise-t-elle.
"L'enquête ne fait que commencer", dit la source judiciaire. "Elle va devoir d'abord identifier et retrouver les deux victimes", ajoute-t-elle, sans préciser comment les faits ont été découverts.
Cinq militaires français soupçonnés d'avoir commis des violences ou d'y avoir assisté sans intervenir alors qu'ils étaient déployés en Centrafrique ont été suspendus début juin.
Quatre autres militaires soupçonnés d'avoir assisté à ces violences sans en avoir fait état ont également fait l'objet de sanctions disciplinaires.
Tous les militaires visés par la dénonciation de l'armée appartenaient au moment des faits au 2e régiment d'infanterie de marine (2e RIMa) basé à Auvours, près du Mans (Sarthe), a-t-on appris auprès du ministère de la Défense.
Ces faits ont été portés à la connaissance de la hiérarchie militaire fin avril et ont été immédiatement signalés aux autorités judiciaires, avec ouverture d'une enquête de commandement à ce sujet.
L'opération française Sangaris, qui n'est pas sous commandement de l'Onu, a été déclenchée en décembre 2013 pour mettre fin au cycle de violences entre communautés en République centrafricaine et a compté jusqu'à 2.000 hommes au plus fort du conflit. Avec l'amélioration de la situation dans le pays, la France a décidé de se désengager progressivement d'ici à la fin de cette année.
(Chine Labbé, édité par Sophie Louet)