par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont brillé mercredi pour la dernière semaine d'un mois d'octobre orageux pour les actifs risqués.
Un répit sur le front des tensions commerciales, des comptes d'entreprises bien accueillis et des opportunités d'achats à bon compte offertes par le coup de tabac de la semaine dernières figurent parmi les raisons d'un rebond que Wall Street avait amorcé dès mardi.
"La tristesse et la désolation ont quitté pour un temps les marchés d'actions et les chasseurs de bonnes affaires s'en donnent à coeur joie", résume l'analyste David Madden (CMC Markets).
"L'environnement macroéconomique et politique n'a cependant pas changé et certains traders doivent se demander combien de temps l'éclaircie va durer", ajoute-t-il.
À Paris, le CAC 40 a gagné 2,31% à 5.093,44 points. Le Footsie britannique a pris 1,41% et le Dax allemand 1,42%.
L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 1,60%, le FTSEurofirst 300 de 1,79% et le Stoxx 600 de 1,71%.
Ce dernier indice accuse une perte de 5,6% depuis le début du mois, sa plus mauvaise performance mensuelle depuis janvier 2016. Pour le CAC à Paris, la baisse atteint 7,28% sur octobre.
VALEURS
Quasiment tous les indices sectoriels européens ont grimpé avec des progressions particulièrement marquées pour les ressources de base (+3,50%), l'énergie (+2,96%) et la technologie (+2,30%).
L'Oréal (+6,71%) signe la meilleure performance du CAC 40 derrière Valeo (PA:VLOF) (+6,73%) après des résultats bien accueillis. Sanofi (PA:SASY) (+4,33%) et Airbus (PA:AIR) (+4,06%) ont brillé pour les mêmes raisons.
Contre la tendance, Eutelsat a chuté de plus de 14%, le plus net repli du Stoxx 600, après avoir ajusté à la baisse son objectif de chiffre d'affaires pour l'exercice 2018-2019.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street gagnent du terrain, à commencer par le Nasdaq Composite, qui prend plus de 2% grâce notamment à Facebook (NASDAQ:FB) et compagnie.
L'action Facebook grimpe de près de 4%, le réseau social ayant rassuré ses investisseurs en prédisant que ses marges allaient cesser de rétrécir après 2019. Dans son sillage, Amazon (NASDAQ:AMZN) prend 4,5%, Netflix (NASDAQ:NFLX) 5,7% et Alphabet (NASDAQ:GOOGL) 3,9%.
CHANGES
L'euro, en léger repli autour de 1,133 dollar, a peu réagi à l'annonce d'une accélération de l'inflation dans la zone euro conforme aux attentes en octobre.
Le dollar se maintient de son côté à un pic de 16 mois face à un panier de devises de référence.
INDICATEURS
Du côté de la macroéconomie, le secteur privé aux Etats-Unis a créé 227.000 emplois en octobre, un nombre nettement supérieur aux attentes et qui est le plus élevé depuis février, selon l'enquête mensuelle publiée par ADP.
Ces chiffres ont fait légèrement grimper le rendement de l'emprunt d'Etat américain à 10 ans, qui prend près de 4 points de base à 3,147%.
PÉTROLE
L'Opep a porté en octobre sa production à un niveau inégalé depuis 2016, selon une enquête Reuters publiée mercredi, la hausse des extractions, notamment aux Emirats arabes unis (EAU) et en Libye, l'ayant emporté sur la baisse des livraisons iraniennes pour cause de sanctions américaines.
Les cours du brut évoluent dans le désordre avec des variations modestes.
A SUIVRE JEUDI :
La journée de jeudi sera riche en résultats avec notamment ceux de Credit Suisse et d'Apple (NASDAQ:AAPL) mais aussi en indicateurs avec, du côté des Etats-Unis, les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage et ceux, mensuels, des ventes de voitures. A suivre également, la décision de politique monétaire et le rapport sur l'inflation de la Banque d'Angleterre (12h00 GMT).
(Édité par Wilfrid Exbrayat)