LONDRES (Reuters) - Le filiale britannique d'Alstom a versé 8,5 millions de dollars (6,6 millions d'euros) de pots-de-vin sur une période de six ans pour remporter des contrats en Inde, en Pologne et en Tunisie, a fait savoir mardi la direction britannique de la répression des fraudes (Serious Fraud Office, SFO).
Alstom Network UK, accusée de corruption et de complicité de corruption en juillet dernier, aurait versé des dessous de table pour remporter des commandes relatives au métro de New Delhi et à des grands travaux à Varsovie et à Tunis entre 2000 et 2006.
Le SFO affirme que la filiale a dissimulé les sommes indues en frais de consultants.
Alstom, qui a convenu récemment de vendre la plus grande partie de ses actifs dans l'énergie à General Electric, a souligné que ces accusations portaient sur des agissements passés.
"La société est en communication avec le SFO et ne veut rien moins qu'une résolution juste et adaptée des allégations qui ont été faites", a dit une porte-parole.
Si Alstom Network UK est condamnée, elle risque des amendes, voire une interdiction de participer à tout marché public dans l'Union européenne. La prochaine audience du tribunal a été fixée au 6 octobre.
L'enquête britannique fait suite à des informations données par la Suisse où Alstom a été condamné à verser 38,5 millions de francs suisses en 2011 pour avoir négligé d'avoir mis un terme à ces pratiques.
Trois responsables de la filiale américaine d'Alstom au Connecticut ont depuis lors plaidé coupable et admis avoir versé des pots-de-vin pour le compte de la société. Il y a quatre ans, le SFO a appréhendé trois membres du conseil d'administration britannique, soupçonnés de corruption, de blanchiment et de faux en écriture.
Siemens, le concurrent allemand d'Alstom, a payé 1,6 milliard de dollars en 2008 pour régler des litiges similaires en Allemagne et aux Etats-unis.
(Kirstin Ridley, avec la contribution de Natalie Huet à Paris, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)