PARIS (Reuters) - Des pistes de recherche "extrêmement intéressantes" s'ouvrent après la révélation de la rémission sans précédent d'une jeune Française atteinte du sida à la naissance, a estimé mardi Christine Rouzioux, chef du service de virologie à l'hôpital Necker, à Paris.
Le cas exceptionnel de cette jeune femme née en 1996 a été dévoilé lundi à Vancouver lors du Congrès international sur le VIH.
Infectée par le VIH in utero, cette Française a aussitôt reçu le traitement alors disponible, l'AZT (azidothymidine), mais le virus a fait malgré tout son apparition.
Les médecins décident d'administrer au bébé une trithérapie, puis une quadrithérapie. Le VIH s'avère indétectable, la fillette, qui n'est plus traitée depuis ses six ans, ne présente aucun symptôme de la maladie et grandira en parfaite santé.
"C'est la première fois qu'on trouve un cas de rémission chez un enfant", a commenté Christine Rouzioux sur iTELE.
"Le virus ne se manifeste pas, elle n'a absolument aucun symptôme, et depuis 12 ans elle vit avec le virus dans ses cellules, dans son organisme, sans aucune progression de l'infection et aucun signe de maladie", a-t-elle expliqué.
"On pense que ce traitement très précoce protège bien le système immunitaire et lui permet de développer progressivement des défenses qui font que le système va contrôler le virus, va empêcher qu'il se multiplie", a poursuivi Christine Rouzioux.
Pour la virologue, ce cas inédit "donne une piste de recherche assez importante et assez intéressante puisque ça montre (...) que le système immunitaire a des ressources pour ce contrôle viral, ce que jusqu'à maintenant nous n'avions absolument pas comme évidence".
"Là, on a des signaux importants, il faut les découvrir, ça nous donne sans doute des pistes de recherche extrêmement intéressantes, y compris pour le vaccin", a dit Christine Rouzioux. "Si on peut induire ce type de réponse protectrice, ce serait vraiment bien. La première étape, c'est comprendre le mécanisme et ces réponses protectrices".
"Ce n'est pas le virus qui lui-même est défectif, défectueux. Elle est infectée par un vrai virus, de la même façon que sa maman", a relevé la praticienne.
"Donc, on a plus la piste vers la réponse de l'organisme, mais il est possible qu'il y ait aussi des facteurs génétiques qui fassent que cette jeune femme ait une petite résistance à la multiplication du virus".
(Sophie Louet) OLFRTOPNEWS Reuters France Online Report Top News 20150721T080010+0000