PARIS (Reuters) - Le ministre de la Santé Olivier Véran a donné vendredi le coup d'envoi de l'expérimentation du cannabis médical en France, à l'occasion d'un déplacement à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
La première prescription de cannabis pour un usage médical à un patient s'est déroulée au CHU de Clermont-Ferrand, qui figure parmi les 215 structures de soins s'étant portées volontaires pour participer à cette expérimentation à l'échelle nationale.
Cette initiative, inscrite dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020, est pilotée par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), est-il rappelé dans le communiqué de presse du ministère.
Les résultats de cette expérimentation, attendus pour septembre 2023, permettront de "juger de l'opportunité de généraliser l'usage des médicaments à base de cannabis en France", en déterminant l'efficacité et la sécurité du cannabis à usage thérapeutique et en préparant les circuits de sa mise à disposition à terme.
En pratique, cette analyse devait porter sur quelque 3.000 patients avec un usage du cannabis thérapeutique autorisé dans cinq situations: douleurs neuropathiques réfractaires aux traitements disponibles, certaines formes d'épilepsie sévères et résistantes aux médicaments, certains symptômes rebelles en oncologie, certaines situations palliatives et la spasticité (hyperactivité musculaire involontaire) douloureuse accompagnant certaines maladies du système nerveux central.
La première prescription de médicaments à base de cannabis (huile par voie orale ou fleurs séchées pour inhalation après vaporisation) sera effectuée par les professionnels de santé volontaires dans les structures participantes, le renouvellement et la délivrance pourront ensuite être assurés par les médecins généralistes et les pharmaciens d'officine.
"En tant que médecin, en tant que ministre, je suis fier que la France puisse expérimenter l'usage du cannabis à des fins médicales, et d'ainsi mieux accompagner des milliers de patients qui affrontent des pathologies lourdes", a déclaré Olivier Véran, cité dans le communiqué.
(Myriam Rivet pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)