STRASBOURG (Reuters) - Le tueur en série Francis Heaulme répondra seul du meurtre de deux enfants, en 1986 à Montigny-les-Metz (Moselle), après le non-lieu rendu jeudi en faveur d’Henri Leclaire, son co-accusé, par la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Metz.
Les magistrats ont estimé que les charges n’étaient pas suffisantes contre l’ancien manutentionnaire, aujourd’hui retraité de 67 ans, que les deux juges d’instruction avaient renvoyé devant les assises, contre l’avis du parquet.
"Dommage qu’il ait fallu deux ans pour le mettre hors de cause", a dit à Reuters Me Thomas Hellenbrand, l’avocat d’Henri Leclaire.
C’est un retour à la case départ dans cette affaire hors norme pour laquelle un premier accusé, Patrick Dils, a été condamné à la réclusion à perpétuité en 1989 avant d’être innocenté après quinze années de prison sur la foi de nouveaux éléments incriminant Francis Heaulme.
Déjà condamné pour neuf meurtres, dont deux fois à perpétuité, celui-ci n’a été jugé qu’une journée, le 1er avril 2014, avant que son procès soit renvoyé en raison de nouveaux témoignages mettant en cause Henri Leclaire comme co-auteur possible des meurtres.
L’assistante d’un avocat, chez qui le sexagénaire livrait des courses pour arrondir sa retraite, avait expliqué comment cet homme fruste lui avait raconté avoir frappé les enfants tout en affirmant ne les avoir pas tué.
Un cheminot en retraite avait de son côté dit reconnaître Henri Leclaire comme l’homme au T-shirt tâché de sang qu’il avait aperçu le 28 septembre 1986 près des voies de chemin de fer où Alexandre Beckrich et Cyril Beining avaient été retrouvés le crâne fracassé à coups de pierres.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)