PARIS (Reuters) - François Fillon, prétendant à l'investiture présidentielle à droite, a réclamé samedi à son tour la tenue d'un référendum en France sur une réorganisation du projet européen, comme l'avaient fait la veille deux autres candidats à la primaire de la droite pour 2017, Alain Juppé et Bruno Le Maire.
La victoire des partisans du "Brexit" lors du référendum britannique de jeudi a remis en avant les questions européennes dans le débat français.
Dans une tribune publiée dans Le Monde, l'ancien Premier ministre propose une "nouvelle Europe forgée dans un nouveau traité (qui) serait soumise, en France, à référendum."
Pour François Fillon, cette consultation est destinée à "refonder l'Europe" et "doit nous aider à choisir un avenir, pas à solder les amertumes".
Le député de Paris, qui se refusait jusqu'à présent à évoquer l'idée de recourir à un référendum, exclut cependant un vote sur le modèle britannique.
"Ceux qui, dès maintenant, réclament un référendum comparable à celui des Britanniques jouent à la roulette russe avec la civilisation européenne", indique-t-il dans les colonnes du quotidien du soir.
La proposition d'un référendum sur une sortie de la France de l'Union européenne, portée par la présidente du Front national Marine Le Pen, s'est vu opposer une fin de non recevoir par François Hollande, qui a reçu samedi après-midi les dirigeants des principaux partis politiques français.
Si les principaux candidats de la primaire de la droite s'accordaient sur la nécessité d'une réorientation du projet européen, la proposition d'un référendum sur le sujet, soutenue par Bruno Le Maire, était minoritaire dans leurs rangs jusqu'à ce que les Britanniques décident lors du scrutin de jeudi de quitter l'UE.
Au lendemain du scrutin britannique, le député de l'Eure a réaffirmé sa position et a été rejoint par Alain Juppé, les deux candidats refusant un vote sur le modèle britannique.
"Organiser un référendum aujourd'hui en France, c'est offrir une victoire sur un plateau à Madame Le Pen", a ainsi estimé le maire de Bordeaux Juppé sur Europe 1.
Reçu samedi après-midi à l'Elysée par François Hollande en tant que président du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy a réitéré sa proposition d'un nouveau traité destiné à refonder l'Europe.
Le mois dernier, l'ancien président et probable futur candidat à la primaire de la droite pour 2017 avait clairement affiché dans un entretien au Monde son opposition à l'hypothèse d'un référendum sur les questions européennes, "qui sont de la compétence de la représentation parlementaire".
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron s'est lui aussi prononcé samedi pour l'élaboration d'un nouveau projet européen, qui devrait selon lui faire l'objet d'un référendum à l'échelle des 27 et non pays par pays.
(Myriam Rivet, édité par Eric Faye)