La chancelière allemande Angela Merkel a estimé que le scandale Volkswagen (XETRA:VOWG) était "dramatique" mais n'aurait pas d'impact à long terme sur la réputation de l'industrie allemande, tandis que Volkswagen s'adressait directement aux Allemands par voie de presse.
"C'est bien sûr un événement dramatique qui n'est pas bon", a dit la chancelière dans un entretien à la radio publique Deutschlandradio. "Mais je pense que la réputation de l'industrie allemande, la confiance dans l'économie allemande, n'est pas ébranlée au point que nous ne soyons plus considérés comme un pays intéressant pour les affaires".
Les milieux économiques allemands craignent que l'affaire Volkswagen n'entache la réputation du "made in Germany", et certains économistes ont prédit un effet négatif sur les exportations allemandes.
Volkswagen, l'un des champions de l'industrie allemande, a dû reconnaître il y a deux semaines avoir installé sur 11 millions de ses véhicules vendus dans le monde un logiciel capable de fausser les résultats des mesures de pollution, pour faire passer ses voitures pour plus "vertes" qu'elles n'étaient vraiment.
Le scandale mondial a fait perdre à Volkswagen plus de 40% de sa valeur boursière, et son patron, Martin Winterkorn, a démissionné. Le groupe doit rappeler des millions de véhicules pour les remettre aux normes.
Sur une pleine page, sobre et simplement ornée du petit logo bleu et blanc VW, Volkswagen fait amende honorable dans plusieurs journaux allemands dimanche, dont Bild, le plus gros tirage du pays.
"Au départ devait se trouver ici notre annonce à l'occasion des 25 ans de la Réunification", écrit le groupe. "Nous voulions dire à quel point nous sommes fiers d'avoir contribué à façonner ce pays les 25 dernières années", poursuit l'annonce, "ça aurait été le bon moment pour remercier nos clients de leur confiance dans nos véhicules". "Mais finalement nous n'avons qu'une chose à dire: nous allons tout faire pour regagner votre confiance".
L'Allemagne a fêté samedi en grande pompe les 25 ans de la Réunification.
Alors que les investigations se poursuivent en interne et par la justice de plusieurs pays pour remonter aux origines de l'affaire, Bild a révélé dimanche que des ingénieurs de Volkswagen avaient reconnu avoir commencé à monter ces logiciels sur des véhicules en 2008. Selon eux le moteur EA 189, mis au point en 2005, n'avait aucune chance sans cette tricherie de respecter à la fois les normes antipollution et les impératifs de coûts.