La vague de chaleur observée actuellement en France dope la consommation d'électricité française de près 2.000 mégawatts, soit l'équivalent de 1,5 fois la consommation de Paris intramuros, a indiqué mardi le gestionnaire du réseau électrique français RTE.
Cette hausse de la consommation est due à l'usage "intensif" des climatiseurs, indique RTE dans une note pédagogique sur son site internet.
"L’été, la consommation s’accroit de 500 mégawatts quand la température augmente d’un degré", explique Nathalie Lemaître, directrice adjointe du dispatching national de RTE, qui veille à la stabilité du réseau électrique à haute tension en France.
Selon RTE, la consommation des climatiseurs est perceptible dès que "les températures dépassent 18°C environ", l'effet s'accentuant ensuite en fonction de la chaleur.
Ce mardi, Météo France a prévu un écart de 4 degrés de plus que la normale saisonnière, "ce qui amène une consommation supplémentaire de 2.000 MW par rapport aux normales saisonnières, soit près de 1,5 fois la consommation de Paris en été", souligne RTE.
Au pic journalier de consommation en été, à 13h, la consommation devrait ainsi avoisiner 58.300 mégawatts ce mardi. Lundi, avec une température de 3 degrés au-dessus des normales de saison, la consommation avait atteint 57.700 MW à 13h.
Ces niveaux de consommation, élevés pour la saison estivale, restent faibles par rapport aux consommations hivernales, qui dépassent souvent les 80.000 mégawatts instantanés, le maximum datant du 8 février 2012, avec 102.100 mégawatts.
RTE se montra d'ailleurs rassurant: "la France possède largement assez de production pour répondre à ces niveaux de consommation. Sur une journée comme lundi nous avons exporté toute la journée, de 3000 MW à 10.000 MW", souligne Mme Lemaître.
"Lorsque nous avons publié notre analyse prévisionnelle du passage de l’été 2013, nous avons annoncé qu’une canicule cet été ne présenterait pas de risque particulier sur l’équilibre électrique, nous le vérifions ces jours-ci avec ce pic de chaleur", ajoute-t-elle.
La météo s'avère propice pour les vendeurs d'électricité dont le géant national EDF: le printemps inhabituellement froid avait lui aussi entraîné une consommation plus importante d'électricité en France, essentiellement du fait du chauffage. Ce bond avait été observé avec les autres énergies de chauffage (gaz, bois, fioul etc.)
A titre d'exemple, une surconsommation de 2.000 mégawatts rapportée au prix TTC de l'électricité des particuliers représente un chiffre d'affaires supplémentaire d'environ 250.000 euros par heure ou de 6 millions d'euros par jour pour EDF et ses concurrents sur le marché électrique français.