LONDRES (Reuters) - Une soixantaine de députés britanniques, partisans comme adversaires du Brexit, ont écrit à la police de Londres pour dénoncer les bruyantes et houleuses manifestations organisées devant le Parlement de Westminster, qui portent selon eux atteinte à l'ordre public et à la sécurité des élus.
Dans cette lettre, signée notamment par le président (speaker) de la Chambre des communes John Bercow, ils mettent en cause "des individus étroitement liés à l'extrême droite qui se livrent à des actes d'intimidation et potentiellement criminels".
Ces manifestations, qui étaient au départ pacifiques mais sont devenues ces dernières semaines de plus en plus tendues, se déroulent dans les jardins en face du Parlement, souvent en toile de fond des interviews données par des élus aux médias.
Lundi, la députée conservatrice Anna Soubry, qui demande un nouveau référendum sur le Brexit, a été traitée de "nazie" et de "menteuse" par des manifestants, alors qu'elle était interviewée.
Elle a interrompu l'entretien pour dire son écoeurement.
Plus tard, alors qu'elle se dirigeait vers le palais de Westminster, elle a encore été traitée de "fasciste" et d'"ordure" par des protestataires dont certains portaient un gilet jaune, comme les manifestants français.
La journaliste de Sky News Kay Burley, également insultée, a demandé la protection de la police.
Pour illustrer ses craintes face à de tels débordements, le député du Labour Stephen Doughty a rappelé l'assassinat en pleine rue de l'élue travailliste Jo Cox une semaine avant le référendum sur le Brexit de juin 2016.
(Kylie MacLellan avec Michael Holden; Guy Kerivel pour le service français)