Investing.com - L'invasion russe de l'Ukraine est entrée dans sa quatrième semaine, tandis que la spirale des sanctions continue de tourner et que les livraisons d'armes du monde entier sont censées renforcer les défenseurs.
Le soutien de la communauté internationale n'est toutefois pas sans limites. Il y a quelques jours, la Pologne a fait parler d'elle en évoquant, via les médias publics, la livraison d'avions de combat. Ceux-ci devraient être livrés à l'Ukraine via la base américaine de Ramstein.
La proposition a toutefois été majoritairement rejetée, tout comme l'idée polonaise qui a suivi d'envoyer des forces armées de maintien de la paix. Dans le même temps, le président ukrainien Volodymyr Zelensky exige quotidiennement que l'Occident établisse une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine.
Dans ce contexte, tout ce que l'on peut entendre de la part des chefs de gouvernement des pays membres de l'OTAN, c'est que l'escalade de la situation doit être évitée par une intervention militaire directe.
L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair qualifie cette approche de "tactique étrange".
De son point de vue, c'est une erreur d'utiliser toutes les possibilités pour faire savoir que l'on n'interviendra pas militairement. Il est conscient qu'une guerre globale de l'Occident avec la Russie provoquerait presque certainement l'utilisation d'armes nucléaires.
Mais le désir de l'OTAN d'éviter une escalade est finalement utilisé par Poutine comme moyen de pression, comme l'a expliqué Blair :
"C'est peut-être notre position, et c'est peut-être la bonne position, mais c'est une tactique étrange que de la réaffirmer sans cesse et d'éliminer les doutes".
"Notre assurance répétée à Poutine que nous ne répondrons pas par la force est, d'une certaine manière, contradictoire".
"Je comprends et j'accepte qu'il n'y ait pas de soutien politique à un engagement militaire direct de l'OTAN contre la Russie. Mais nous devrions être conscients de ce que Poutine a l'intention de faire".
"Est-il raisonnable de lui dire à l'avance que nous exclurons toute forme de réponse militaire, quelles que soient les mesures qu'il prendra ?"
Blair est certain que l'invasion menée par Poutine n'est pas le fruit du hasard. Elle est plutôt le résultat de décisions politiques erronées prises au cours des dernières décennies, qui ont montré aux dictateurs de ce monde à quel point l'Occident était faible.
"La Chine est très différente de la Russie, et nous devons nous garder d'une vision superficielle. Nos relations avec la Chine détermineront la géopolitique du 21e siècle, et nous ne pouvons pas nous permettre de nous en dissocier".
"Mais eux aussi ont flairé la faiblesse et l'incertitude, ce qui a poussé le président Xi à proclamer avec assurance au peuple chinois la supériorité de son système sur le nôtre. Une telle déclaration n'a jamais été faite par les précédents dirigeants chinois".