VERSAILLES, Yvelines (Reuters) - La France poursuivra sa lutte implacable contre le terrorisme, a promis vendredi François Hollande, devant les cercueils du couple de policiers dont les meurtres ont été revendiqués par l'organisation Etat islamique.
Le chef de l'Etat a également assuré, lors d'une cérémonie d'hommage à la préfecture des Yvelines, que "les violences qui sont commises contre les représentants de l'ordre public ne seront jamais impunies", après de nouveaux affrontements en marge de la manifestation contre la loi Travail mardi.
Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police, et Jessica Schneider ont été tués lundi devant et à leur domicile de Magnanville (Yvelines) par Larossi Abballa, un homme de 25 ans connu de la justice antiterroriste et du renseignement français.
François Hollande a salué "deux fonctionnaires qui ne cherchaient ni gloire ni honneur mais qui faisaient leur devoir avec discrétion et rigueur. Deux héros du quotidien".
"Il nous est insupportable de penser que ces existences si prometteuses ont été brutalement anéanties, victimes d'un terroriste habité par la haine", a-t-il ajouté.
Le président a promis que l'Etat serait toujours aux côtés de leur famille. "A toutes les forces de sécurité qui nous protègent, je vous exprime notre soutien, notre confiance et notre reconnaissance", a-t-il ajouté.
Confirmant que les policiers et les gendarmes pourraient porter leur arme en dehors de leur service, même quand l'état d'urgence aura pris fin, il a assuré que "la France poursuivra son implacable lutte contre le terrorisme avec plus de détermination encore, en souvenir de leur sacrifice".
Les deux policiers ont été décorés de la Légion d'honneur lors de la cérémonie à laquelle participaient aussi notamment le Premier ministre, Manuel Valls, et le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Le gouvernement a écarté toute faille dans le suivi du tueur, soulignant la difficulté de déceler le passage à l'acte "solitaire" en matière terroriste.
Dès 2011, Larossi Abballa disait vouloir partir "à la chasse" aux mécréants. Placé sur écoute à plusieurs reprises, il était toujours surveillé, lundi, quand il a revendiqué le double assassinat.
De source proche de l'enquête, on confirme vendredi soir qu'un lien existe entre Abballa et Sid Ahmed Ghlam, un étudiant franco-algérien soupçonné d'avoir préparé un attentat contre une église et d'avoir tué une jeune femme, Aurélie Châtelain, à Villejuif en avril 2015.
Selon un signalement reçu fin avril 2015 par la Sécurité publique des Yvelines, Abballa a été aperçu dans une camionnette en compagnie d'un homme qui a été mis en cause par la suite dans le dossier Ghlam, auquel il aurait apporté une aide logistique, dit-on de même source, confirmant une information révélée par RTL.
(Service France; édité par Yves Clarisse et Henri-Pierre André)