VARSOVIE (Reuters) - François Hollande a déclaré samedi tabler sur un regain de confiance des Français si l'équipe de France de football remporte dimanche la finale de l'Euro contre le Portugal.
Le chef de l'Etat a en revanche estimé qu'une telle victoire n'aurait pas d'impact sur sa cote de popularité, actuellement nettement en-deçà de 20% dans tous les sondages.
"Sur les sentiments à mon égard, ça n'a rien à voir. Moi je ne suis pas joueur, pas entraîneur et donc je n'ai aucun mérite dans les succès de l'équipe de France", a-t-il dit lors de la conférence de presse finale du sommet de l'Otan de Varsovie.
Grand amateur de football, il a assisté à nombreux matches de l'Euro et à tous ceux de l'équipe de France.
Une victoire des Bleus dimanche, "je pense que ça aurait une incidence, bonne, une influence qui n'est pas simplement celle de la joie, sur le moral des Français, sur la fierté qu'ils peuvent avoir à l'égard de l'équipe de France, sur ce qu'elle représente aussi, sur ce qu'elle symbolise", a-t-il considéré.
"Et puis une victoire (...) c'est toujours pour un peuple le sentiment qu'il peut réussir, dans le domaine sportif mais aussi dans le domaine économique, dans le domaine culturel, dans le domaine international, politique, diplomatique. Donc c'est un élément de confiance qui serait ajouté", a dit le président.
François Hollande a confié avoir été interpellé par ses pairs lors du sommet de Varsovie sur les performances des Bleus, qui ont battu l'Allemagne 2-0 jeudi soir en demi-finale.
"Beaucoup de chefs d'Etat et de gouvernement avaient vu le match de l'équipe de France contre l'Allemagne, à Marseille. Personne ne m'a dit qu'il se réjouissait du résultat ; nous sommes quand même dans un ensemble !" a-t-il plaisanté.
Il a dit avoir apprécié le fair-play de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui "a été vraiment très élégante dans le commentaire qu'elle a pu faire du match."
"Si parfois on doute de l'Europe au sens de ceux qui la représentent, de ses institutions, on ne doit pas douter de l'esprit européen. Il est là et vraiment les Allemands l'ont montré", a-t-il estimé.
François Hollande a également eu un mot pour l'autre pays finaliste de dimanche au stade de France, le Portugal.
"Le Premier ministre portugais, Antonio Costa, a tenu à s'exprimer en français tout au long du sommet, comme pour dire ce qu'il attendait peut-être aussi de dimanche", a-t-il dit.
"C'était là aussi une forme de politesse, d'élégance et je crois que c'était très amical", a ajouté le chef de l'Etat, tout en précisant que le Premier ministre portugais s'était abstenu de faire le moindre pronostic.
(Elizabeth Pineau, édité par Emmanuel Jarry)