PARIS (Reuters) - L'ex-compagne du tueur de Nice, entendue en garde à vue avant d'être relâchée sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elle, a dû quitter son domicile pour échapper aux menaces dont elle fait l'objet, a fait savoir lundi son avocat.
La Niçoise a vécu "un effondrement social" en sortant de garde à vue, dimanche, et en réalisant l'ampleur de la tuerie, déclare Me Jean-Yves Garino dans les colonnes de Libération.
"Elle reçoit des pressions de la part des citoyens qui la considèrent comme coupable", ajoute-t-il, parlant de "vindicte populaire".
"A cause des menaces physiques, il a fallu appeler la police qui est intervenue. Ma cliente a donc été mise à l'abri dans un endroit sûr, avec ses enfants", poursuit l'avocat.
Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien de 31 ans qu'elle a épousé et avec qui elle a eu trois enfants, avait quitté le domicile conjugal il y a un an, à la suite de violences pour lesquelles elle a déposé plusieurs plaintes, précise Me Garino.
Depuis, "elle ne le voyait que très peu", et le couple était en instance de divorce, ajoute-t-il.
Le soir du 14 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a foncé avec un camion sur la promenade des Anglais, à Nice, faisant 84 morts et plus de 300 blessés.
(Chine Labbé, édité par Marc Angrand)