FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé mardi un nouveau billet de 50 euros pour remplacer la coupure privilégiée des faussaires et réaffirmer son attachement à l'usage des espèces.
Le nouveau billet de banque entrera en circulation en avril 2017 et sera accepté dès le premier jour par les distributeurs automatiques de billets, de tickets et autres machines. Chacun des billets aura une durée de vie d'environ quatre ans et coûtera six à 10 centimes d'euro à fabriquer.
L'usage des coupures de 50 euros a quadruplé sur les 15 dernières années pour atteindre 8,5 milliards de billets actuellement en circulation. Cette évolution reflète l'augmentation régulière des paiements en espèces dans des pays comme l'Autriche et l'Allemagne où l'on se méfie des systèmes de paiement électroniques au bénéfice du bas-de-laine.
L'Allemand moyen dispose d'une centaine d'euros en poche à tout moment et 80% des achats réalisés en Allemagne et en Autriche sont payés en liquide, selon les estimations de la Bundesbank. En comparaison, moins de 40% des achats sont payés en espèces aux Etats-Unis et environ 20% en Suède.
Le nouveau billet de 50 euros, avec des caractéristiques de sécurité renforcées, reflète la détermination de la BCE à conserver les billets de banque comme moyen de paiement sûr et efficace, a déclaré Yves Mersch, membre du directoire de la BCE.
La BCE a provoqué des remous cette année en décidant d'abandonner le billet de 500 euros, trop souvent utilisé dans les milieux du grand banditisme et du terrorisme.
Cette décision a été interprétée par de nombreux Allemands et Autrichiens comme un premier pas vers l'élimination pure et simple des billets de banque, ce que la BCE a fermement démenti. Quoiqu'il en soit, ce tollé reflète l'inquiétude du public face au caractère faillible des banques et son souhait de disposer d'actifs facilement disponibles.
(Balazs Koranyi, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)