WASHINGTON (Reuters) - La Corée du Nord pourrait effectuer "à tout moment" un septième test nucléaire et n'a montré aucune intention de reprendre les négociations, a déclaré mardi l'émissaire spécial américain pour la Corée du Nord, Sung Kim, mettant en exergue la multiplication récente des essais de missiles menés par Pyongyang.
Au cours d'une conférence téléphonique avec des journalistes, Sung Kim a noté que les représentants nord-coréens ont utilisé cette année une rhétorique laissant penser que Pyongyang prévoyait d'utiliser des armes nucléaires tactiques.
Il a rappelé que Washington s'attendait à un nouvel essai nucléaire nord-coréen, sans être en mesure de se prononcer sur le calendrier éventuel d'un tel test.
"Sur le calendrier, je n'ai rien de plus. Ils ont clairement effectué les préparatifs (...) Ils pourraient effectuer un test n'importe quand", a dit depuis Djakarta celui qui est aussi l'ambassadeur des Etats-Unis en Indonésie.
"La Corée du Nord a désormais lancé 31 missiles balistiques en 2022, le plus grand nombre de missiles balistiques jamais lancés sur une seule année, dépassant le record précédent de 25 en 2019. Et nous ne sommes qu'en juin", a ajouté Sung Kim.
L'émissaire spécial a souligné la volonté de Washington de recourir à la diplomatie, sans conditions préalables pour des négociations avec Pyongyang. Toutefois, a-t-il poursuivi, la Corée du Nord n'a pour l'heure "montré aucune indication qu'elle est intéressée" par des discussions.
Sung Kim a dit par ailleurs espérer que la Chine contribue davantage à l'avenir aux efforts pour dénucléariser la péninsule coréenne.
(Reportage David Brunnstrom, Doina Chiacu et Simon Lewis; version française Jean Terzian, édité par Matthieu Protard)