STRASBOURG (Reuters) - La cour d’appel de Reims a confirmé vendredi un jugement du 10 mars dernier confiant la tutelle de Vincent Lambert, un patient tétraplégique en état végétatif depuis 2008, à sa femme Rachel, conjointement avec organisme familial local, a déclaré Me Laurent Pettiti, l’un des avocats de Rachel Lambert.
Cette décision était contestée par les parents, opposés à l’arrêt des soins prodigués à l’ancien infirmier psychiatrique de 39 ans, contrairement à son épouse qui affirme qu’il était opposé à tout acharnement thérapeutique.
La désignation d’un représentant légal avait été demandée le 23 juillet 2015 par Dr Daniela Simon, nouveau médecin de Vincent Lambert à l’hôpital de Reims, en même temps qu’elle avait décidé de suspendre la procédure de consultation collégiale pouvant mener à un arrêt des soins.
La décision de la Cour d’appel devrait permettre de reprendre cette procédure conformément à l’arrêt rendu le 16 juin dernier par la Cour administrative d’appel de Nancy.
Le CHU de Reims avait indiqué qu’il s’y conformerait.
Il s'agit de la deuxième procédure collégiale relative à la situation de Vincent Lambert après celle qui avait conduit en janvier 2014 son précédent médecin à décider un arrêt de son alimentation et de son hydratation, compte tenu notamment de la nature irréversible de ses lésions cérébrales.
La décision avait été confirmée par le Conseil d’Etat, puis par la Cour européenne des droits de l’homme en juin 2015.
Le cas Vincent Lambert divise depuis plusieurs années sa famille.
Le patient n'ayant pas rédigé de "directives anticipées", la demande d'interruption des soins émane de son épouse Rachel, de cinq de ses frères et soeurs et d'un neveu qui souhaitent qu'il puisse mourir "dignement", conformément selon eux à ses valeurs.
Ses parents, une soeur et un demi-frère s'y opposent en estimant qu’il n’est pas un malade en fin de vie mais un handicapé.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)