STRASBOURG (Reuters) - Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, dont le pays assume pour six mois la présidence de l’Union européenne, s’est engagé mercredi à défendre le projet européen tout en invitant l’UE à remettre les citoyens au cœur de ses préoccupations.
C’est la condition pour combattre le populisme et l’extrémisme, a estimé le social-démocrate, reconduit en mars à la tête du gouvernement, qui s’est signalé récemment par son opposition à la gestion de la crise migratoire par l'UE.
"L’Union européenne est un projet fantastique, unique", a-t-il débuté dans un discours à Strasbourg, devant le Parlement européen, soulignant que l’UE avait "apporté beaucoup de choses positives" à la Slovaquie.
Mais, a-t-il ajouté, le résultat du référendum au Royaume-Uni de l’Union européenne en faveur d’une sortie "est aussi le reflet de l’échec de l’Union européenne à communiquer de façon claire sur la valeur ajoutée qu’elle apporte à ses concitoyens".
"L’UE doit mieux écouter les voix critiques, elle doit devenir plus souple, moins bureaucratique et plus attentive aux diversités intérieures", a-t-il ajouté.
Robert Fico a invité l’Europe à "surmonter ses peurs" face aux crises migratoire, identitaire, sécuritaire et à celle du chômage, mais aussi la peur "qui se manifeste par le développement des extrémismes et des nationalismes".
"Aucune des crises actuelles et futures ne trouvera de solution nationale (…) La crise migratoire l’a encore confirmé", a affirmé celui qui a contesté devant la Cour de justice européenne le plan de relocalisation des réfugiés défendu par la Commission européenne.
Cela ne peut pas aller, selon le Premier ministre slovaque, sans un devoir de critique vis-à-vis des politiques européennes.
Il s’est dit favorable à ce que les conclusions du prochain sommet européen qui doit se tenir en septembre dans la capitale slovaque, "reprennent les différentes idées des pays sur le fonctionnement de l’Union européenne".
"Selon certains, une critique trop forte des politiques européennes ne ferait que conforter les eurosceptiques mais je crois que ce serait contreproductif si, le 16 septembre 2016 à Bratislava, on concluait que tout va bien et que les citoyens, finalement, ne nous comprennent pas", a ajouté Robert Fico.
(Gilbert Rerilhac, édité par Yves Clarisse)