par Marine Pennetier
PARIS (Reuters) - Quelque 26.000 réservistes vont être appelés en renfort des forces de sécurité françaises, confrontées depuis janvier 2015 à une série d'attentats meurtriers, de Charlie Hebdo au Bataclan jusqu'à l'attaque à Nice jeudi soir.
Ces hommes et femmes seront déployés sur le territoire parallèlement à la force Sentinelle de surveillance de sites sensibles, qui devait être ramenée à 7.000 hommes mais sera finalement maintenue à son niveau maximal de 10.000 soldats.
"J'ai décidé de faire appel à la réserve opérationnelle", a annoncé François Hollande dans une allocution à l'Elysée quelques heures après l'attaque qui a fait au moins 84 morts et plusieurs dizaines de blessés sur la Promenade des Anglais.
"C'est-à-dire tous ceux qui, à un moment, ont été sous les drapeaux ou ont été dans les effectifs de la gendarmerie, pour venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes", a précisé le chef de l'Etat.
"Nous pourrons les déployer sur tous les lieux où nous avons besoin d'eux, et en particulier pour le contrôle des frontières", a-t-il ajouté.
En 2015, la réserve militaire opérationnelle comptait 54.374 réservistes sous engagement : 28.100 pour les armées et la direction générale de l'armement et 26.274 pour la gendarmerie.
Une seconde réserve opérationnelle, placée sous un régime obligatoire cette fois, comptait l'an dernier 127.022 anciens militaires.
C'est la réserve gendarmerie, soit 26.274 hommes, qui sera mobilisée afin "de maintenir dans la durée un niveau de vigilance et de protection élevés", a dit Manuel Valls à l'issue d'un conseil de Défense.
"Le volume, les délais et les modalités de convocation de ces réservistes opérationnels sont en cours de mise en oeuvre par la direction générale de la gendarmerie nationale", a ajouté le Premier ministre.
BUDGET RESERVE EN HAUSSE
Selon le ministère de la Défense, les réservistes opérationnels doivent permettre de "faire face à la simultanéité des opérations et d’accroître la capacité des forces à durer en renforçant les unités d’active en particulier lors des pics d’activité".
Engagé pour une durée d'un à cinq ans, le réserviste, âgé au minimum de 17 ans, peut être amené à assurer les mêmes missions que les militaires.
La mobilisation de la réserve militaire avait déjà été évoquée par François Hollande après les attentats du 13 novembre.
S'exprimant devant le Congrès réuni à Versailles, le chef de l'Etat avait indiqué vouloir mieux tirer "parti des possibilités des réserves de la défense, trop peu utilisées".
En mars dernier, Jean-Yves Le Drian, avait réaffirmé l'objectif de faire passer la réserve des armées de 28.000 à 40.000 réservistes d'ici la fin de l'année 2018, avec une capacité permanente de déploiement de 1.000 réservistes par jour.
Les budgets consacrés à la réserve sont passés de 71 millions d’euros en 2012 à près de 100 millions en 2016, selon le ministère de la Défense. Au total, une augmentation de 77% du budget annuel est prévue entre 2014 et 2018.
(Edité par Sophie Louet)