par David Lomuria et Denis Dumo
JUBA (Reuters) - Les habitants de Juba, capitale du Soudan du Sud, ont commencé mardi à sortir prudemment de leurs abris à la faveur d'un cessez-le-feu décrété la veille après plusieurs jours de violents combats entre les troupes du président Salva Kiir et celles de son vice-président et grand rival Riek Machar.
La trêve "tient globalement, malgré des échanges de tirs sporadiques", et des caques bleus ont pu procéder à quelques patrouilles, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de l'Onu.
La mission locale des Nations unies, a-t-il poursuivi, "rapporte en outre que l'aéroport a été rouvert, bien que les vols commerciaux soient toujours suspendus", a-t-il ajouté.
Les affrontements, qui ont fait plusieurs centaines de morts depuis jeudi, menacent de relancer la guerre civile, malgré l'accord d'août 2015 censé mettre fin à deux ans de conflits entre Dinkas et Nuers, éthnies respectives de Salva Kiir et de Riek Machar.
Dans les rues de la capitale, les boutiques restent fermées.
Selon les Nations unies, 36.000 personnes au moins se sont réfugiées sur des sites gérés par l'Onu ou en d'autres endroits de la ville comme des églises ou des écoles.
Les deux dirigeants n'ont pas voulu reconnaître leur responsabilité dans cette flambée de violence et ont appelé au calme au plus fort des combats, qui ont impliqué canons antiaériens, chars et hélicoptères.
Ils pourraient se rencontrer ou discuter par téléphone mardi pour consolider le cessez-le-feu, a indiqué un porte-parole de Riek Machar, James Gatdek Dak.
"Machar s'engage à appliquer l'accord de paix", a-t-il dit.
(avec George Obulutsa à Nairobi; Laura Martin pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)