PARIS (Reuters) - La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, impensable jusqu'au référendum britannique jeudi dernier, est "devenu irréversible", a déclaré dimanche François Hollande lors d'un déplacement dans la Nièvre.
"Un pays ami, un pays allié, un pays auquel tant de liens nous unissent, vient de décider de se séparer de notre union, l'Union européenne, qu'on croyait indestructible, indissoluble", a déclaré le chef de l'Etat lors de l'inauguration d'un mémorial de la seconde guerre mondiale à Dun-Les-Places.
"Ce qui était impensable il y a quelques années est devenu irréversible par le vote d’une majorité du peuple britannique", a ajouté François Hollande, qui recevra lundi le président du Conseil européen, Donald Tusk, avant d'aller à Berlin.
La France souhaite officiellement que la procédure de sortie de l'Union européenne soit engagée sans tarder, alors que l'Allemagne paraît plutôt soucieuse de ne pas précipiter les choses. Les deux pays doivent également s'accorder sur l'étape suivante pour l'Union européenne.
Selon son entourage, François Hollande a eu dimanche soir un entretien téléphonique d'un peu plus d'une demi-heure avec la chancelière allemande, Angela Merkel, pour préparer leur réunion de lundi avec le président du Conseil italien, Matteo Renzi.
"Ils ont constaté leur accord complet sur la manière de traiter la situation créée par le référendum britannique", dit-on de même source à l'Elysée. "Ils ont souhaité la plus grande clarté afin de ne laisser aucune incertitude."
Le président et la chancelière ont également souligné la nécessité de prendre des initiatives pour l'Europe et d'"agir rapidement autour de priorités concrètes", ajoute-t-on.
Dans une déclaration commune, les ministres des Affaires étrangères français et allemand, Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier, ont fait une série de propositions pour surmonter le choc du "Brexit".
"L'Europe doit être à la hauteur de la grande idée qui l'a créée (...) L'Europe doit répondre davantage aux attentes de protection et de solidarité des peuples", a souligné François Hollande à Dun-Les-Places. "C'est la responsabilité de la France et de l'Allemagne de prendre l'initiative."
(Ingrid Melander, avec Elizabeth Pineau, édité par Emmanuel Jarry)