PARIS (Reuters) - Les ventes de logements neufs ont progressé de 13,6% en 2015 en France grâce au dispositif Pinel de défiscalisation et l'embellie devrait se poursuivre cette année avec l'entrée en vigueur du nouveau prêt à taux zéro, selon les chiffres publiés jeudi par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).
Au total, 122.781 logements neufs ont été vendus l'an passé, soit plus de 22.500 de plus qu'en 2012, l'année la plus difficile dans la période récente.
Le marché a été dopé par les particuliers investisseurs, dont les achats ont bondi de 43,8%, à 49.564 logements, dépassant pour la première fois depuis trois ans les acquisitions des accédants à la propriété à la faveur de la montée en puissance du dispositif Pinel mis en place en 2014.
Sur le seul quatrième trimestre, la hausse des ventes a été de 7,8% du fait d'un effet de base défavorable, le rebond des achats de ménages ayant été sensible dès fin 2014.
Outre la forte présence des particuliers investisseurs, qui ont représente 53% des transactions, le trimestre a été marqué par un retour des investisseurs institutionnels (+26,3% pour les ventes de logements en bloc), moins actifs les trimestres précédents.
Les ventes en accession ont, elles, reculé de 11% entre octobre et décembre, une évolution que la FPI attribue à l'attente de l'entrée en vigueur au 1er janvier du nouveau PTZ.
"On peut penser que 2016 sera une bonne année avec un bon produit fiscal (le dispositif Pinel) et le PTZ revisité", a déclaré Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI.
Pour autant, elle estime que le marché, qui est de près de 10% inférieur à son niveau de 2010, montre encore des signes de fragilité, notamment une offre qui peine à suivre la demande. L'offre commerciale a ainsi reculé de 2,6% par rapport à fin 2014 pour représenter 11,7 mois de commercialisation à fin 2015 contre 14,5 mois un an plus tôt.
Selon la FPI, l'insuffisance de l'offre est avant tout due à la multiplication des recours, aux délais croissants pour obtenir des autorisations de construire et au malthusianisme des élus locaux, avec pour conséquence l'apparition de phénomènes de pénurie qui influent sur les prix.
Ceux-ci ont augmenté de 0,8% en moyenne l'an passé, mais de plus de 3% dans certaines zones tendues au risque de désolvabiliser des acquéreurs potentiels.
Alors que le secteur immobilier a cessé au dernier trimestre 2015 de peser sur la croissance française après deux années négatives, la FPI souhaite que le gouvernement conforte sa reprise en prenant des mesures pour encadrer les délais d'autorisation ou réduire ceux d'examens des recours. Elle souhaite en outre qu'il se prononce rapidement sur une prolongation du dispositif Pinel, qui arrive à échéance fin 2016.
(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)