PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement a dit comprendre mercredi "les interrogations" soulevées par les révélations sur la rémunération du coiffeur personnel de François Hollande, qui s'élève à près de 10.000 euros bruts par mois.
Stéphane Le Foll a confirmé lors du compte rendu du conseil des ministres le montant du salaire de ce coiffeur en poste à l'Elysée depuis 2012, soit 9.895 euros bruts mensuels, comme l'a révélé Le Canard enchaîné.
"Je confirme qu'il y a un coiffeur aujourd'hui à l'Elysée, ce qui n'était pas le cas avant. Il y avait des prestations", a-t-il dit.
"Ce coiffeur a un salon qu'il a abandonné. Il est là 24 heures sur 24 (...). Après, je peux comprendre des interrogations, que là-dessus il puisse y avoir des jugements", a poursuivi ce proche du chef de l'Etat.
Il a toutefois souligné que le budget de la présidence, auquel sont intégrés les émoluments du coiffeur, avait subi une réduction "importante", selon lui de l'ordre de 15% à 20% depuis le début du quinquennat.
"Tout le monde se coiffe, non?", a lancé Stéphane Le Foll.
D'après Le Canard enchaîné, Olivier B., "coiffeur personnel du chef de l'État" depuis le 16 mai 2012, est "recruté en qualité d'agent contractuel pour la durée du mandat présidentiel en cours".
Son "CDD de cinq ans lui vaut une rémunération brute cumulée de 593.700 euros" qui s'accompagne "d'éventuelles 'indemnités de résidence' et autres 'avantages familiaux'".
A en croire l'hebdomadaire satirique, la tâche est rude car Olivier B. commence "très tôt sa journée de travail" avec, apprend-on, la particularité d’avoir "une grande amplitude horaire", autrement dit de coiffer et "recoiffer" le chef de l'Etat "autant que nécessaire", "à chaque prise de parole publique".
L'ancienne compagne du chef de l'Etat Valérie Trierweiler, habituellement très critique, a pris cette fois la défense de François Hollande sur son compte Twitter.
"Soyons juste: F. Hollande n'était pas au courant du salaire du coiffeur. Je peux témoigner de sa colère lorsqu'il l'a su plus tard", a-t-elle écrit.
Le député socialiste René Dosière, spécialiste de la gestion du budget de l'Elysée, a pour sa part qualifié d'"erreur" le recrutement du coiffeur présidentiel.
"C'est contraire à la politique salariale qu'a indiquée François Hollande depuis son arrivée, qui a diminué son salaire de 30%, et il a diminué le salaire de ses collaborateurs. Aucun collaborateur de l'Elysée n'est maintenant payé plus que le chef de l'Etat", a-t-il dit à BFM TV.
(Elizabeth Pineau, Gérard Bon et Simon Carraud, édité par Sophie Louet et Emmanuel Jarry)