PARIS (Reuters) - En plein scandale "Ligue du Lol", le gouvernement a présenté jeudi les grandes lignes de son plan d'action contre le "fléau" du cyberharcèlement, qui prévoit entre autres une obligation de retrait des contenus haineux par les plateformes et des actions de sensibilisation.
"Il faut que les auteurs de contenus haineux comprennent que nous irons les chercher partout où ils sont et que nous ferons cesser leurs violences", prévient le secrétaire d'Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, dans une interview au Figaro avec la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa. "Nous allons agir avec fermeté et à tous les niveaux".
"L'enjeu principal est de faire cesser le plus rapidement possible la propagation en ligne de ces contenus haineux afin de soulager les victimes", ajoute-t-il. "Une loi sera présentée dès le deuxième trimestre 2019 et comportera une obligation de retrait de ces contenus pour les plateformes qui ont une 'responsabilité particulière' comme Facebook (NASDAQ:FB), Twitter (NYSE:TWTR), YouTube mais aussi Webedia."
"Les plateformes bénéficient du statut des hébergeurs en ligne défini par la loi pour la confiance en l'économie numérique (LCEN) qui date de 2004 et qui limite trop fortement leur responsabilité a priori", relève-t-il. "Nous sommes favorables à la création d'un nouveau statut" qui "reconnaîtrait leur responsabilité et renforcerait l'efficacité de la régulation des contenus sur ces plateformes."
"Il faut aussi mener une action de sensibilisation en incluant toutes les associations de lutte contre les discriminations", ajoute-t-il, sans donner plus de précisions.
La question du cyberharcèlement a ressurgi ces derniers jours avec les révélations sur des cas de harcèlements en ligne ces dernières années via un groupe Facebook intitulé "La ligue du lol". Plusieurs journalistes mis en cause dans ce scandale ont été mis à pied par leur rédaction.
"Je connais personnellement certaines femmes victimes de ce groupe, elles sont courageuses et je les soutiens", déclare Marlène Schiappa dans les colonnes du Figaro.
"J'ai dit que nous pouvions étudier l'allongement du délai de prescription du cyberharcèlement", ajoute-t-elle. "Nous sommes sur le terrain nouveau des réseaux sociaux et la loi doit s'adapter avec agilité à l'évolution des mœurs et de la société, dans le respect de l'échelle des peines et de la prescription."
(Marine Pennetier, édité par Simon Carraud)