VARSOVIE (Reuters) - Le gouvernement conservateur polonais n'a pas apprécié qu'Emmanuel Macron l'accuse d'enfreindre "tous les principes" de l'Union européenne et y a vu un "délire" et une atteinte à l'amitié franco-polonaise.
Dans une interview accordée jeudi à la presse régionale, le candidat d'En Marche! estime qu'"on ne peut pas avoir un pays qui joue des écarts fiscaux sociaux au sein de l'Union européenne et qui est en infraction de tous les principes de l'Union" et promet, s'il est élu, qu'"il y aura une décision prise sur la Pologne".
Son propos fait notamment allusion au projet de délocalisation d'ici juin 2018 dans la ville polonaise de Lodz de l'usine Whirlpool d'Amiens, où il a fait un déplacement houleux mercredi.
"Je comprends qu'une campagne électorale a sa rhétorique propre, mais il doit y avoir des limites à l'expression d'une opinion", a réagi vendredi le ministre polonais des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski.
"Ces propos sont une violation des règles européennes et des principes d'amitié avec la Pologne", ajoute-t-il sur le site d'information wPolityce.pl.
Le président du Parlement, Marek Kuchcinski a dénoncé pour sa part une "déclaration insouciante et mal-informée" et estimé que les sanctions annoncées par Emmanuel Macron relevaient d'un "délire".
Quant à Konrad Szymański, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, il a jugé au micro de la radio publique que lorsqu'un pays perd la bataille des investissements étrangers, il devrait s'abstenir de tenir des propos conflictuels. "Il faudrait examiner ce qui ne va pas avec l'économie française pour qu'elle cesse d'attirer les investissements étrangers", a-t-il dit.
(Marcin Goettig et Lidia Kelly; Henri-Pierre André pour le service français)