PARIS (Reuters) - Le gouvernement français a dévoilé lundi une série de mesures censées permettre de mieux gérer les ressources du pays en eau, appelées à se raréfier dans les décennies à venir, en évitant notamment les gaspillages.
Le ministère de la Transition écologique souhaite réduire la consommation d'eau de 10% d'ici à 2025 et de 25% en 15 ans.
Le but est de préparer la France à un avenir dans lequel l'eau sera moins abondante : selon une étude gouvernementale parue en 2013, le débit moyen des cours d'eau devrait baisser de 10% à 40% au cours du prochain demi-siècle.
"L'eau, c'est l'un des combats prioritaires dans l'action écologique", a déclaré le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, lors de la restitution de sept mois de travaux dans le cadre des "Assises de l'eau".
Pour faire baisser la consommation, le gouvernement souhaite moduler la tarification de l'eau en faisant davantage payer les gros consommateurs - les propriétaires de maison avec piscine, par exemple - dont les besoins excèdent l'usage normal.
Il revient aux collectivités locales, seule habilitées à fixer les prix, d'appliquer ou non ce principe. "On mettra en place le cadre et les incitations pour les collectivités pour le faire", précise la secrétaire d'Etat Emmanuelle Wargon.
Les mesures concernent également certains secteurs économiques, notamment celui de la construction, qui verra ses normes environnementales évoluer à partir de 2022.
L'exécutif ambitionne en outre de tripler d'ici à 2025 les volumes d'eau dite non conventionnelle - eaux usées traitées ou eaux de pluie - utilisée pour les usages ne nécessitant pas d'eau potable, comme l'arrosage des espaces verts. Une pratique normale dans certains pays d'Europe mais encore rare en France.
Le plan présenté lundi inclut également des mesures visant à préserver les rivières et à protéger les sites de captage - à partir de nappes phréatiques, de cours d'eau, de lacs ou de retenues - afin de garantir la qualité de l'eau.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)