PARIS (Reuters) - Le premier secrétaire du Parti socialiste souhaite remplacer la traditionnelle université d'été de sa formation par une série de séminaires organisés dans plusieurs villes de France en septembre, a-t-on appris lundi auprès d'une porte-parole.
Jean-Christophe Cambadélis a annoncé dimanche le report probable, voire la suspension de ce rendez-vous annuel, qui devait se tenir à Nantes le dernier week-end du mois d'août, en invoquant le climat social propice aux violences.
Finalement, il a proposé aux dirigeants socialistes réunis lundi en bureau national de délocaliser l'université d'été dans cinq ou six villes qui restent à choisir, selon Corinne Narassiguin, porte-parole du parti.
"Tous les intervenants ont compris la décision de Jean-Christophe Cambadélis", a-t-elle ajouté.
Dans les jours à venir, le numéro un du PS doit également en informer ses partenaires de la Belle Alliance populaire (BAP), une coalition entre le PS et de petites formations satellites, qui devaient être associés à l'organisation.
Les dates et le format exact de ces universités décentralisées seront précisés au cours des prochaines semaines, toujours selon Corinne Narassiguin.
"Il s'agira d'événements plus réduits que d'habitude, un peu comme de grands séminaires, probablement sur une journée. Le but est de les rendre plus simples à organiser et à sécuriser", ajoute-t-elle.
Pour justifier sa décision, Jean-Christophe Cambadélis a mis en avant le risque de voir, notamment, des opposants au projet de loi de réforme du Code du travail s'inviter à la réunion de famille des socialistes.
INFORMATIONS DU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
Depuis le début de la contestation contre le texte de Myriam El Khomri, en février, plusieurs permanences du PS ont fait l'objet de dégradations - le siège de la fédération de l'Isère a même été visé par des tirs.
Et, le mois dernier, un collectif réunissant "étudiants", "syndicalistes" et opposants à la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), près de Nantes, a appelé à "rendre impossible cette université d’été".
"Les idées fusent déjà, on projette des blocages, on imagine une occupation de la ville, une manif monstre, une université d'été du peuple", pouvait-on lire dans ce texte intitulé "A l'abordage !".
D'après Corinne Narassiguin, le ministère de l'Intérieur a par ailleurs reçu des informations selon lesquelles des groupes "y compris de l'extérieur de la France" ont commencé à se préparer "quasiment comme des commandos" pour perturber l'université d'été initialement prévue.
Depuis 1993, La Rochelle (Charente-Maritime) était devenue le point de ralliement des socialistes, qui profitaient de ces grands week-ends de fin d'été pour organiser des meetings mais aussi des conciliabules entre ténors à la table des restaurants.
En février, Jean-Christophe Cambadélis avait dit vouloir transférer à Nantes l'édition 2016, la dernière avant la prochaine présidentielle, afin de mieux accueillir les partenaires de la BAP.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)