PARIS (Reuters) - Des représentants du mouvement des "Gilets jaunes" figureront sur la liste du Parti communiste français pour les élections européennes de mai 2019, a annoncé lundi le nouveau secrétaire national du parti, Fabien Roussel.
Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris, sera placé en tête de la liste, dont le détail sera présenté en Conseil national le 26 janvier.
"Il y aura sur la liste aux européennes des représentants syndicaux mais aussi des 'Gilets jaunes'. On ne peut pas aborder les élections européennes sans tenir compte de ce qui s'est passé ces dernières semaines", a déclaré Fabien Roussel lors d'une conférence de presse au siège de son parti.
Marie-Hélène Bourlard, ancienne ouvrière du Nord qui avait mené un combat contre la délocalisation de son entreprise textile, devrait par exemple y figurer.
"L'objectif est d'envoyer des représentants du monde ouvrier siéger au Parlement européen. Le Parlement européen, comme l'Assemblée nationale doivent représenter la diversité des Français et des idées", a expliqué Fabien Roussel.
Si le PCF a engagé des discussions avec d'autres formations de gauche comme le Parti socialiste, La France insoumise et le mouvement Génération.s de Benoît Hamon, former des alliances n'est pas sa priorité.
"Avec un mode de scrutin à un tour, on peut imaginer que chaque force, avec sa sensibilité, puisse s'adresser à son électorat, et ça peut être une manière de multiplier le nombre de députés européens à l'issue de ces élections", a expliqué Fabien Roussel, qui fixe comme objectif 5% des voix, synonyme d'envoi de députés à Strasbourg.
"Nous avons déjà essayé beaucoup de formes de rassemblement en soutenant un seul candidat, en se retrouvant ensemble sur les mêmes listes : on voit bien que ce n'est pas forcément ça qui marche. Et donc chacun présente son originalité et son programme et ça peut être une manière de multiplier le nombre de députés européens à l'issue de cette élection", a-t-il ajouté.
Alors que le Parti socialiste appelle à la formation d'une liste d'union de la gauche pour les européennes, le PCF ne voit pas de pont possible avec le parti d'Olivier Faure en raison de "divergences de fond" sur la construction européenne.
Dans le sillage du mouvement des "Gilets jaunes", le PCF appelle à une reprise des négociations salariales dès janvier pour obtenir "de vraies hausses de salaires, dans le public comme dans le privé."
"Il faudrait que la colère qui reste profondément ancrée dans le pays continue de s'exprimer pour obtenir cette hausse de pouvoir d'achat", a dit Fabien Roussel. "Il faut une augmentation générale des salaires : un pour cent d'augmentation des salaires c'est deux milliards d'euros qui entrent dans les caisses de la Sécurité sociale."
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)