PARIS (Reuters) - Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a annoncé dimanche le report probable, voire la suspension de l'université d'été de sa formation pour éviter les violences dont ce rendez-vous annuel pourrait être la cible.
Le PS et ses alliés avaient initialement prévu de l'organiser du 26 au 28 août à Nantes, et non à La Rochelle où elle se tenait depuis 1993, mais le chef de file socialiste a revu ses plans en raison du climat social électrique.
"C'est une question à laquelle je réfléchis depuis un moment et je pense que, devant les risques de violences à Nantes, ou dans tout autre endroit où se tiendrait l'université d'été de la Belle Alliance populaire, il vaut mieux reporter, suspendre l'université de cet été", a-t-il déclaré sur France 3.
"C'est ce que je ferai comme proposition aux acteurs de la Belle Alliance (une coalition rassemblant autour du PS les fidèles de François Hollande, NDLR)", a-t-il ajouté.
Selon Jean-Christophe Cambadélis, "il faut trouver une autre date qui permette de faire les choses avec plus de sérénité".
"On nous menaçait de violences sur nos militants, on nous menaçait de saccager l'ensemble de la ville. Je ne peux pas avoir demandé à la CGT de suspendre ses manifestations au vu des violences et moi-même maintenir l'université", a-t-il justifié.
Fin juin, un collectif réunissant notamment des "étudiants", des "syndicalistes" et des opposants à la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) avait appelé à "rendre impossible cette université d’été".
"Les idées fusent déjà, on projette des blocages, on imagine une occupation de la ville, une manif monstre, une université d’été du peuple", pouvait-on lire dans un communiqué de ce collectif.
La maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, a salué l'annonce de Jean-Christophe Cambadélis, qu'elle juge "responsable".
"Les Nantais ont droit à un été serein (...) Il y avait deux formes de risques: le premier, celui des dégradations, des violences, l'autre, pour des raisons de sécurité, celui du bouclage, de la paralysie de la ville", a-t-elle dit sur France 3.
Depuis le début de la contestation contre le projet de réforme du Code du travail, en février, plusieurs permanences du PS ont fait l'objet de dégradations, le siège de la fédération de l'Isère ayant même été visé par des tirs.
(Simon Carraud, édité par Jean-Philippe Lefief)