PARIS (Reuters) - Une perquisition a eu lieu mercredi au siège du Front national à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans le cadre de l'enquête sur les assistants parlementaires des députés européens du parti, a-t-on appris de source judiciaire.
Dans un communiqué, le Front National dénonce "la pitoyable affaire dite des assistants parlementaires, lancée à la veille des élections départementales par le socialiste allemand Martin Schulz (le président du Parlement européen-NDLR) en 2015" et juge qu'elle n'a pas de "bases légales".
Il dit "s'étonner du choix de cette procédure, dirigée par le procureur de la République hors la nomination d'un juge d'instruction, donc aux ordres du ministre de la Justice, alors que l'enquête préliminaire a été ouverte il y a près d'un an".
Les soupçons portent sur des salaires versés à 20 assistants apparaissant dans l'organigramme du FN, laissant supposer qu'ils sont affectés à d'autres tâches que leurs seules fonctions parlementaires.
Si les faits étaient avérés, la justice pourrait considérer qu'il s'agit d'un financement illégal de parti politique.
Mardi, les bureaux de Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) avaient déjà été perquisitionnés dans cette même affaire, en présence du président d'honneur du Front national.
La perquisition avait été ordonnée par le parquet de Paris qui a reçu des éléments de l'Office européen de lutte antifraude (Olaf), lui-même saisi par le Parlement européen, avait expliqué son avocat, Me Frédéric Joaquim.
"Je suis la cible d'une persécution délibérée de la part du pouvoir et maintenant du Parlement européen", a déclaré Jean-Marie Le Pen.
En novembre dernier, les enquêteurs avaient déjà perquisitionné ses bureaux à Saint-Cloud dans une enquête portant notamment sur des faits supposés de blanchiment de fraude fiscale. Ils avaient également perquisitionné l'ex-domicile du fondateur du FN à Rueil-Malmaison, son domicile actuel à La Celle-Saint-Cloud ainsi que le domicile de son assistant personnel Gérald Gérin.
Cette enquête visant le cofondateur du FN, en rupture de ban avec son parti, avait été ouverte en juin par le parquet national financier (PNF).
Elle porte sur des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale et d'omission de déclaration de patrimoine à laquelle sont astreints les parlementaires.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)