PARIS (Reuters) - Les enseignes françaises de la grande distribution ont annoncé mardi leur participation à un fonds de solidarité de 100 millions d'euros en faveur des éleveurs porcins.
Les producteurs de porc manifestent depuis plusieurs semaines contre la faiblesse des cours, notamment entretenue par l'embargo russe de 2014 sur les produits alimentaires d'un grand nombre de pays.
La création du dispositif a fait l'objet de discussions entre la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), sous l'égide du gouvernement.
"Ce fonds, transitoire, couvrira des versements aux éleveurs pour une période de six mois", précisent dans un communiqué les enseignes membres de cette organisation : Carrefour (PA:CARR), Casino, Auchan, Cora, Intermarché, Lidl et Système U.
Dans un communiqué distinct, le groupe Leclerc déclare qu'il a également donné son accord pour participer à ce fond de soutien de la filière porcine.
Il indique qu'il s'est engagé à ne pas baisser ses prix d'achat sur les produits laitiers d'origine France.
L'autorité française de la concurrence a donné un avis positif sur ce projet, qui estime-t-elle, apportera "aux éleveurs de porcs français près de dix centimes par kilogramme de produit".
Ce fonds temporaire "n'enlève rien, bien au contraire, aux nécessaires décisions structurelles, mais il s’agit d’un soutien à la trésorerie à court terme indispensable pour répondre aux grandes difficultés auxquelles font actuellement face les éleveurs sur leurs exploitations", observe-t-elle dans un communiqué.
Relevant que les autorités européennes ont également été consultées sur la mise en place de ce fonds, les distributeurs concernés ajoutent qu'"un accord de toutes les parties prenantes devra être finalisé dans les prochains jours."
"La création de ce fonds doit s'accompagner de l'arrêt immédiat de toutes les actions provoquant des dommages économiques à l’encontre des magasins et des entrepôts", soulignent-ils.
Les manifestations d'agriculteurs de différentes filières se sont multipliées ces dernières semaines sur fond de crises sanitaire et économique, y compris par le biais de blocages de plates-formes logistiques de la grande distribution.
A l'issue d'une réunion lundi à Bruxelles avec ses homologues européens, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a indiqué que la France allait travailler dans les prochaines semaines avec la Commission européenne afin d'obtenir des mesures pour répondre à la crise des marchés agricoles lors du Conseil du mois prochain.
(Myriam Rivet, édité par Danielle Rouquié)