RENNES (Reuters) - L'université de Rennes 2, dont le bâtiment principal était occupé depuis début avril par des opposants à la loi Orientation et Réussite des Etudiants (ORE), a été évacuée lundi dans le calme par les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès de la préfecture et de la présidence de l'établissement.
"Après plus de quatre semaines de blocage de l'établissement, j'ai dû faire appel aux forces de l'ordre pour procéder à l'évacuation des locaux", a déclaré Olivier David, le président de Rennes 2, dans un communiqué.
Il a justifié le recours aux forces de l'ordre par "l'impossibilité de dialoguer avec l'assemblée générale étudiante" et par la nécessité d'une "reprise rapide de l'activité", pour permettre notamment l'organisation des examens prévus du 17 au 28 mai prochains dans cet établissement qui compte 25.000 étudiants.
Le syndicat Unef de Rennes 2 a "fermement" condamné la "lâcheté de l'intervention policière qui a eu lieu cette nuit".
Selon la préfecture, 63 personnes ont été délogées sans violence entre 4h30 et 5h30, ce qui a permis d'engager les opérations de déblayage de mobilier et des différents objets obstruant les issues.
L'estimation des dégâts provoqués par l'occupation est en cours et menée par la présidence de l'université, qui a annoncé son intention de porter plainte, précise la préfecture.
La présidence de l’université Lyon 2 a quant à elle annulé lundi l’organisations des partiels.
Des groupes d’étudiants grévistes sont venus occuper lundi matin l’entrée des campus malgré la présence des CRS destinée à assurer l'accès des étudiants. La confrontation des forces de l’ordre et des étudiants grévistes a donné lieu à des échauffourées avec jets de lacrymogènes et utilisation d'une lance à eau pour tenter de disperser les occupants du site.
La direction de l’université étudie la possibilité d’organiser un session d’examen mardi.
Les examens des étudiants de Nanterre qui devaient se tenir vendredi et samedi derniers au centre d'Arcueil (Val-de-Marne) avaient pour les mêmes raisons été annulés par l'université en raison d'un blocage étudiant.
A Limoges, des étudiants, qui occupent depuis un mois la faculté des Lettres et des Sciences humaines, ont provoqué le report des partiels prévus lundi, a-t-on appris auprès de l'Université.
Une réunion entre les enseignants et les personnels administratifs de la faculté était prévue lundi pour déterminer de nouvelles dates d'examens.
Le 4 mai, le Conseil de la faculté a voté "un ensemble d'aménagements aux modalités de contrôle des connaissances pour permettre à la session d'examens d'avoir lieu", ces modalités tenant compte "de la perte de plusieurs semaines de cours et des derniers exercices de contrôle continu qui y étaient prévus".
(Pierre-Henri Allain, avec Catherine Lagrange à Lyon et Claude Canellas à Bordeaux, édité par Yves Clarisse)