PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a annoncé lundi, à l'occasion d'une visite du président du Bénin Patrice Talon à Paris, la nomination d'un binôme chargé de réfléchir et d'encadrer la restitution temporaire et définitive du patrimoine africain à l'Afrique.
Lors de son discours à Ouagadougou en novembre, le chef de l'Etat français avait souhaité "que d'ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain".
"A cette fin, j'ai décidé de demander à deux personnalités incontestables et que je sais intellectuellement engagées sur cette question de mener un travail de réflexion et de consultation afin de faire des propositions concrètes d'ici novembre prochain", a-t-il dit lundi lors d'une conférence de presse à l'Elysée.
La mission a été confiée à l'historienne Bénédicte Savoy, professeure au Collège de France, et à l'écrivain et universitaire sénégalais Felwine Sarr. Ils seront chargés de fixer un cadre à cette restitution afin d'assurer notamment la protection des oeuvres.
"S'il n'y a pas de conditions, de bonne conservation, s'il n'y a pas les professionnels pour les protéger, s'assurer qu'il n'y aura aucun trafic, aucune attaque, qu'elles ne seront pas perdues, nous ne ferions pas notre travail collectif", a estimé Emmanuel Macron.
Sans attendre les résultats de ces travaux, le chef de l'Etat a souhaité faciliter la circulation des oeuvres entre la France et le Bénin via des prêts français issus de collections françaises exposées notamment au Quai Branly. Le président du musée parisien, Stéphane Martin, se rendra dans les "prochaines semaines" au Bénin, a précisé Emmanuel Macron.
"Ce qui nous intéresse c'est de pouvoir présenter notre oeuvre touristique, ce patrimoine qui est le nôtre et qui est partagé par la France", a souligné à ses côtés Patrice Talon, écartant tout sentiment "de conflit ou de revendication absolue" avec l'ancienne puissance coloniale.
(Marine Pennetier, édité par Simon Carraud)