AJACCIO (Reuters) - Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans le calme à Bastia à l'appel du principal groupe de supporters du club de football de Ligue 1 de la ville, après une semaine de violences sur l'île.
Néanmoins, des engins explosifs de "forte intensité" ont été découverts près de la préfecture de Bastia, moins d'une heure avant le départ du cortège, a annoncé la préfecture de Haute-Corse.
Cela "révèle la volonté de confrontation et d'agression de la part de certains", dit-elle dans un communiqué.
Les engins étaient constitués par des boules de pétanque évidées et remplies d'explosif, et par des explosifs de chantier, précise-t-on de source proche de l'enquête.
Le climat reste tendu en Corse, une semaine après les violences en marge du match Reims-Bastia du 13 février, qui ont motivé l'ouverture d'une information judicaire et la saisine de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Un supporter, Maxime Beux, 22 ans, assure avoir été grièvement blessé à l'oeil par un tir de flash-ball des forces de l'ordre. Pour le parquet de Reims, il se serait blessé en tombant sur un poteau.
Le président de l'exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni, avait évoqué vendredi "des risques avérés de dérapages et d'affrontements". De retour en Corse, Maxime Beux a lui aussi appelé au calme.
Les manifestants sont partis du palais de justice de Bastia, derrière la banderole "Justice pour Maxime", écrite en corse, mais ne sont pas allés comme prévu jusqu'à la préfecture de Haute-Corse pour éviter tout incident.
Des centaines de CRS et gendarmes avaient été déployés sur le parcours de la manifestation.
Les manifestants réclament la clarté dans l'enquête sur les blessures infligées à Maxime Beux, la levée des poursuites visant les supporters qui doivent comparaître le 22 mars à Reims et la démission du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et du procureur de Reims, Patrice Bélargent.
Les interpellations de Reims ont entraîné trois soirées d'émeutes, dimanche à Bastia, puis lundi et mardi à Corte. L'université Pascal-Paoli a été bloquée trois jours, avant d'être rouverte jeudi.
"Nous insistons encore une fois sur notre volonté d'apaisement. Ne laissons pas à nos ennemis la moindre opportunité de nous salir", avait déclaré avant la manifestation Bastia 1905, la principale association de supporters.
Les supporters interpellés ont porté plainte contre X pour violences aggravées, précise-t-elle sur Facebook (O:FB).
(Service France, avec Gérard Bon)