PARIS (Reuters) - Le Premier ministre français a déclaré dimanche, trois jours après le vote britannique sur une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, qu'il fallait en finir avec une Europe "tatillonne et triste" niant les Etats souverains.
Manuel Valls a mis en cause le mode de fonctionnement de l'UE lors d'un banquet républicain à Belleville-sur-Mer, en Seine-Maritime.
"Il faut mettre un terme à cette Europe tatillonne et triste. Trop souvent, elle est envahissante sur l’accessoire et désespérément absente sur l’essentiel", a-t-il déclaré, selon le texte de son discours diffusé par ses services. "Il faut rompre avec ce dogme du toujours plus d’Europe, d’une Europe toujours plus intégrée. L’Europe ne doit pas agir par principe mais à chaque fois que c’est utile et pertinent."
"Quand l’Europe est la solution, il ne faut pas hésiter. C’est ce que l’on a fait avec la supervision des activités des banques", a-t-il ajouté. "Mais quand l’Europe n’est pas le bon niveau de décision, alors elle doit s’effacer et laisser les Etats décider."
L’Europe ne peut pas être la disparition des Etats souverains, a insisté Manuel Valls, pour qui la voie à suivre est celle d'une fédération d’Etats-Nations, pas du fédéralisme.
"Ce débat a été tranché. Nous n’y reviendrons pas", a-t-il fait valoir. "Nous devons démontrer que l’Europe, ce n’est pas le renoncement aux souverainetés nationales mais leur exercice en commun, partout où l’efficacité le commande."
Dans une déclaration commune consultée par Reuters, les ministres des Affaires étrangères français et allemand, Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier, proposent de concentrer les efforts communs sur les défis qui ne peuvent être relevés qu'au niveau européen et de laisser les échelons nationaux et régionaux se charger des autres enjeux.
Le chef de l'Etat français, François Hollande, va lundi à Berlin discuter avec la chancelière Angela Merkel des suites à donner au référendum britannique, avant un sommet européen mardi et mercredi à Bruxelles.
(Emmanuel Jarry)