PARIS (Reuters) - L'homme qui a foncé jeudi soir sur la foule à Nice à l'issue du feu d'artifice du 14-Juillet, faisant au moins 84 morts, est "un terroriste sans doute lié à l'islamisme radical d'une manière ou d'une autre", a déclaré Manuel Valls.
"C'est un terroriste sans doute lié à l'islamisme radical d'une manière ou d'une autre, il faut que l'enquête puisse maintenant avancer", a dit le Premier ministre vendredi soir sur France 2. "Oui, c'est un acte terroriste, et nous verrons quels sont les complicités et les liens avec les organisations terroristes", a-t-il poursuivi.
Manuel Valls a déclaré que des répliques étaient à craindre en France, avec "encore des victimes", mais a dit sa conviction que la France gagnerait "cette guerre contre le terrorisme".
"Je veux dire à mes compatriotes que nous gagnerons cette guerre mais que nous pouvons de nouveau connaître des répliques, il y aura sans doute encore des victimes innocentes", a-t-il déclaré.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est voulu plus prudent sur un possible lien direct avec l'islamisme radical, laissant entendre que l'homme, déséquilibré, avait pu être influencé par les messages de l'organisation Etat islamique.
Prié de dire sur TF1 (PA:TFFP) s'il pouvait confirmer un lien avec l'islamisme radical, il a répondu : "Non".
"Nous avons un individu qui n'était pas du tout connu des services de renseignement pour des activités liées à l'islamisme radical, qui n'était pas fiché S", a dit Bernard Cazeneuve.
"Maintenant, il y a une enquête judiciaire. Elle montrera si cet individu a agi à la demande d'autres individus, s'il a agi actionné par les messages continus de Daech (l'acronyme de l'EI) qui appelle et provoque au crime parce qu'il y avait chez lui un déséquilibre, on verra s'il avait un réseau relationnel ou pas", a-t-il ajouté.
Manuel Valls a par ailleurs jugé qu'il n'y avait pas eu de faille dans le dispositif de sécurité jeudi soir à Nice.
A la question de savoir si une faille avait pu rendre possible l'attentat, le Premier ministre a été catégorique : "Non".
"Il y avait le même dispositif préparé, pensé au moment du Carnaval de Nice (...) au début de l'année, le même dispositif que pour l'Euro, et moi j'en ai assez qu'on remette en cause, non pas le Premier ministre ou le ministre de l'Intérieur, mais des forces de sécurité, les policiers, les services de renseignement", a-t-il dit.
Il a précisé que 15 projets d'attentat avaient été déjoués au cours de ces trois denières années.
(Sophie Louet, Marine Pennetier et Gérard Bon)