PARIS (Reuters) - Marine Le Pen souhaite plus que jamais un référendum en France après la victoire du Brexit au Royaume-Uni et affirme qu'elle démissionnerait si elle perdait le scrutin après avoir été élue à la présidentielle de 2017.
Dans Valeurs actuelles, la présidente du Front national affirme également qu'elle choisirait Donald Trump, qui est "un homme libre", plutôt qu'Hillary Clinton si elle était américaine.
"Tout sauf Hillary Clinton ! Elle incarne tout ce que les États-Unis ont pu construire et exporter de néfaste dans
le monde en termes de modèle économique, de choix internationaux", dit-elle.
Concernant le référendum qu'elle promet d'organiser si elle était portée à l'Elysée, Marine Le Pen rappelle qu'un tel scrutin devrait sanctionner une "période de renégociation profonde de la nature de l’Union européenne".
Priée de dire comment la France pourrait mettre six mois à sortir de l'euro alors que la sortie du Royaume uni, qui n'a pas l'euro, devrait prendre au moins deux ans, Marine Le Pen dit rejeter les "arguments techniques".
"S'est-on posé cette question lors de la chute du mur de Berlin ? S'est-on dit 'ça va être compliqué' ? Non! Ça s'est fait, point", dit-elle.
Marine Le Pen annonce que si elle est élue, un septennat non renouvelable fera l'objet d'une révision constitutionnelle également par référendum, "dans l'esprit du général de Gaulle, pour qui le recours au Congrès était une situation prévue uniquement dans des cas d'extrême urgence".
MAIN TENDUE À DUPONT-AIGNAN
La dirigeante du FN dénonce le "déni de démocratie totalement décomplexé" qui a suivi, selon elle, le vote du "Brexit", s'en prenant en particulier au maire de Bordeaux Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite.
"J'en veux pour preuve la déclaration d'Alain Juppé, même s'il n'a pas été le seul, comme quoi il ne fallait pas organiser de référendum car cela offrirait une victoire sur un plateau à Marine Le Pen", dit-elle.
"Voilà un homme qui est candidat à la présidentielle et qui assume qu'il ne faut pas laisser le peuple s'exprimer au
motif que cela nuirait à ses intérêts politiciens."
A ses yeux, François Hollande et son prédécesseur Nicolas Sarkozy ont le même défaut: "le costume de président de la
République est cent fois trop grand pour eux !"
En revanche, Marine Le Pen dit "tendre la main" à la fois à Nicolas Dupont-Aignant, président de Debout la France, et au souverainiste Philippe de Villiers.
"J'ai beaucoup de mal à trouver des sujets où il y aurait une divergence fondamentale entre nous", dit-elle à propos de Nicolas Dupont-Aignan.
"Ainsi, il réclame une renégociation profonde des traités suivie d'un référendum; nous proposons un référendum précédé d'une renégociation profonde des traités. Sérieusement, où est la différence ?", ajoute la présidente du FN.
(Gérard Bon, édité par Tangi Salaün)