Le Premier ministre Manuel Valls veillera "scrupuleusement" à préserver un "maximum" des quelque 2.000 emplois de la SNCM, qui vient d'être placée en redressement judiciaire, a-t-il assuré mardi.
Le redressement judiciaire de la compagnie de ferries déficitaire, décidé vendredi par le Tribunal de Commerce de Marseille, est un "aboutissement malheureux mais inéluctable après une décennie de déficits lourds", a déclaré le chef du gouvernement dans son discours aux Assises de l'économie de la mer à Nantes.
"Comme vous le savez, l’Etat suit de près ce dossier. Avec les ministres concernés, je veillerai scrupuleusement à la continuité territoriale avec la Corse et à ce qu’un maximum d’emplois soient préservés dans le bassin", a affirmé M. Valls. "Sur ce dossier, le langage de vérité s'impose", a-t-il ajouté.
Revenant sur la situation "difficile" du secteur des ferries, le Premier ministre a jugé que "le soutien public a pu conduire à la surcapacité de certaines liaisons" et "à une compétitivité insuffisante des armements".
La compagnie, qui compte environ 2.000 salariés, s'est trouvée en cessation de paiement après que l'actionnaire Transdev a volontairement provoqué le dépôt de bilan de la compagnie en exigeant le remboursement immédiat de créances que la SNCM n'est pas en mesure d'honorer.
Transdev, mais aussi l'Etat, actionnaire à 25%, considèrent le redressement judiciaire comme la seule solution pour "empêcher la disparition pure et simple" de la SNCM, car cela permettrait selon eux de trouver un repreneur et d'annuler les condamnations européennes obligeant à rembourser des aides publiques jugées illégales pour plus de 400 millions d'euros.
Présent mardi aux Assises de l'économie de la mer à Nantes, le fondateur du parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon a jugé "inacceptables" les propos de Manuel Valls sur ce dossier. "En quelque sorte, il a donné raison aux compagnies low cost en mer, qui elles précisément (...) continuent à accepter ce genre de pratiques", a souligné M. Mélenchon devant la presse.
Plus globalement, il a jugé la venue de Manuel Valls "conforme à (ses) prévisions, c'est-à-dire nulle et sans intérêt".