PARIS (Reuters) - Le commissaire européen Pierre Moscovici a appelé vendredi à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle en France, invitant ce dernier à réconcilier "deux France", dont l'une est profondément eurosceptique.
Cinq jours après ce qu'il qualifie de "séisme" du premier tour, qui a vu le candidat d'En Marche ! accéder avec la présidente du Front national, Marine Le Pen, il a évoqué "un choix entre deux France dans leur rapport à l'Europe".
"Une France sans l'Europe, celle de Marine Le Pen, dont l'idée reste le Frexit, la sortie de l'euro, et une France au coeur de l'Europe", a-t-il expliqué à des journalistes à Paris.
Pour l'ancien ministre de l'Economie, qui a travaillé avec Emmanuel Macron lorsque ce dernier était conseiller à l'Elysée, le choix du candidat d'En Marche ! est un "vote d'évidence".
"Aucune voix ne doit lui manquer. Il aura bien sûr la mienne. Au-delà de cela, il aura besoin d'une très forte mobilisation", a-t-il ajouté. "Le 7 mai, moi je voterai pour Emmanuel Macron, contre le nationalisme, pour l'Europe, et les trois choses vont ensemble".
Aux yeux du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, le projet de Marine Le Pen "tuerait l'Europe, affaiblirait la France" et le score de la dirigeante d'extrême droite doit être, le 7 mai, "le plus bas possible".
Alors que l'euroscepticisme a plané sur la campagne présidentielle, Pierre Moscovici a appelé à "réconcilier la France avec l'Europe" en "prenant la mesure du malaise profond" et en agissant "avec une perception positive, protectrice, émancipatrice" de l'Europe.
S'il accède à l'Elysée, Emmanuel Macron compte travailler avec les institutions européennes à la relance d'une construction européenne fragilisée par les crises, notamment celle provoquée par le départ du Royaume-Uni.
La candidat propose notamment un budget de la zone euro voté par un Parlement ad hoc et exécuté par un ministre de l'Economie et des Finances de la zone euro.
"Non seulement je pourrais travailler avec lui mais je vais travailler avec lui", a dit Pierre Moscovici.
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)