PARIS (Reuters) - Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, juge dans une interview au Journal du Dimanche "l'alternance républicaine" en marche en France, à deux ans de la prochaine élection présidentielle.
"Il y a aujourd'hui en France une désespérance et une colère. La seule façon d'apaiser les choses, c'est de donner aux Français la certitude (...) que nous ne sommes pas condamnés à l'affligeante médiocrité d'aujourd'hui", dit-il.
L'ancien chef de l'Etat, battu par le socialiste François Hollande lors de la présidentielle de 2012, a engagé une réforme de l'UMP, principal parti de l'opposition de droite.
Il dit viser un demi-million de militants -- "ce serait bien", estime-t-il -- et confirme que le nouveau nom du parti tournera autour du concept de République ou de républicains.
"Pour moi le temps des acronymes est fini", explique-t-il. "Le mouvement que nous sommes en train de bâtir ne sera pas réductible à la seule droite ni au seul centre (...) Qu'est-ce qui rassemblera tous ces courants politiques ? L'idée que nous nous faisons de la République."
"La République, c'est la réponse au défi identitaire que connaît notre société", ajoute-t-il.
Nicolas Sarkozy, à qui l'on prête l'intention de briguer un nouveau mandat présidentiel en 2017, a accepté le principe de primaires pour désigner le candidat de l'UMP et de la droite, élargie aux centristes de l'UDI.
"Je souhaite que le plus grand nombre possible de personnes qui se reconnaissent dans les valeurs de la droite et du centre y participent", dit-il. "L'UDI de Jean-Christophe Lagarde a, à l'évidence, sa place dans ce débat démocratique."
Dans l'immédiat, il déclare que son objectif est la victoire de l'UMP aux élections régionales de décembre, ce qui serait, selon lui, une "deuxième étape concrète vers l'alternance", après le succès de son parti aux départementales de mars.
"Mon objectif, c'est également que le nord et le sud de la France ne soit pas dirigés par le clan Le Pen (...) Je ne veux pas que le pays se réveille avec le sud à la petite-fille et le nord à la fille", dit-il, en se référant aux ambitions affichées par le Front national de Marine Le Pen pour les régionales.
Concernant la réforme de l'UMP, les présidents des fédérations départementales seront élus désormais par les militants -- "Finis les accords entre notables installés", précise l'ancien chef de l'Etat.
Il souhaite également que le bureau politique de l'UMP intègre des élus de terrain et que les militants soient interrogés chaque semaine par internet sur les "questions majeures" qui se posent au pays.
Quant au programme de l'UMP, il se prononce en faveur de propositions "peu nombreuses mais fortes, innovantes et adaptées à la gravité de la situation", et dit notamment vouloir engager un "vrai débat" sur la fiscalité.
(Emmanuel Jarry)