PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a entamé vendredi à Anet, une petite commune d'Eure-et-Loir, un tour de France de reconquête en vue de sa candidature à la primaire d'investiture à droite pour l'élection présidentielle de 2017.
Confronté à une chute de sa cote de popularité dans les sondages, l'ancien chef de l'Etat a entrepris d'aller à la rencontre des Français, comme le fit Jacques Chirac lors de sa campagne victorieuse de 1994-95, un exercice qu'appliquent également ses rivaux à la primaire, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire.
Le politologue Thomas Guénolé estime que Nicolas Sarkozy souffre d'un "réel problème de tour d'ivoire".
"Il se repose essentiellement sur une garde très rapprochée (...), sa réflexion stratégique et tactique fonctionne en vase clos", dit-il.
Le président des Républicains souhaite désormais évoluer à l'abri des médias pour les dix mois de campagne restants, mais le lieu de sa venue avait filtré dans la presse locale et micros et caméras l'attendaient vendredi.
A Anet, commune de quelque 3.000 habitants située à environ 80 kilomètres de Paris et administrée par le député-maire LR Olivier Marleix, un de ses proches, Nicolas Sarkozy a abordé les thèmes de la désertification médicale et de la ruralité.
"C'est toujours un plaisir de rencontrer des gens, de discuter avec eux. Parfois, pour vous dire vrai, j'aimerais que ça soit possible de le faire avec vous un peu loin", a-t-il dit sur iTELE et BFM TV.
"Quand on est dans cette ruralité qui souffre tellement, qui se sent tellement humiliée, qui a tellement envie de dire des choses, s'il y a trop de caméras, trop de micros (...) ça crée comme une barrière, or jamais je n'ai senti la France avoir un tel besoin de s'exprimer", a-t-il affirmé.
"Moi, je veux simplement les entendre, discuter, échanger, parler. Je le fais en toute simplicité", a assuré Nicolas Sarkozy.
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)