PARIS (Reuters) - Le député de La République en marche (LREM) M'jid El Guerrab, accusé d'avoir blessé à coups de casque de scooter un cadre socialiste, Boris Faure, a été mis en examen samedi pour "violences volontaires avec arme", a-t-on appris de source judiciaire.
La garde à vue de l'élu, qui avait commencé vendredi après-midi, avait été levée samedi en vue de l'ouverture d'une information judiciaire du chef de violences volontaires avec arme ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours.
M'jid El Guerrab a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec la victime, a-t-on précisé de même source.
Le député des Français de l'étranger avait annoncé vendredi sur Facebook (NASDAQ:FB) qu'il se mettait en congé du parti présidentiel et du groupe parlementaire LREM, "afin de permettre à l'enquête de se dérouler de la manière la plus sereine possible".
LREM avait condamné jeudi dans un communiqué "les actes de violence commis à l’encontre de Boris Faure" et adressé ses souhaits de rétablissement au premier secrétaire de la Fédération socialiste des Français de l’étranger.
"Si les circonstances de cette altercation doivent encore être précisées, aucun comportement ne saurait justifier des actes de violence", avait déclaré le parti d'Emmanuel Macron.
Selon le PS, qui a également condamné "avec la plus grande fermeté" ces actes, les coups ont été "d’une violence telle" que les pompiers ont dû transporter en urgence à l’hôpital Boris Faure, "où il a dû subir une opération chirurgicale".
Le parti de Boris Faure a cependant reconnu que les circonstances de l'altercation restaient à éclaircir.
Bien que toujours hospitalisé, Boris Faure a été entendu par les enquêteurs vendredi matin, a-t-on précisé de source judiciaire à Reuters.
M'jid El Guerrab, qui a lui-même appartenu au PS, a déclaré jeudi sur Facebook "avoir été violemment pris à partie" par Boris Faure alors qu'il rejoignait un ami près de son domicile.
"J'étais sur la terrasse d'un café (...) lorsque j'ai vu Boris Faure traverser la route et se diriger vers moi. C'est lui qui m'a apostrophé et non l'inverse", a-t-il raconté.
Il précise que leurs relations se sont détériorées fin 2016, après sa décision de quitter le PS pour rejoindre En Marche!.
"Dès lors, Boris Faure n’a cessé de me harceler, au moyen de multiples supports de communication, m'accusant d’avoir trahi le parti et me menaçant durant la campagne législative", explique-t-il. "Boris Faure a multiplié les invectives, allant jusqu'à me menacer de me mettre à mort voilà plusieurs mois."
Son avocat, Eric Dupont-Moretti, a mis les coups infligés par M'jid El Guerrab sur le compte d'un "geste réflexe" pour se dégager d'une "emprise" qui "n'avait pas lieu d'être".
"Et puis les choses se sont enchaînées en quelques fractions de secondes, voilà la réalité de ce dossier, voilà ce qu'il va à l'évidence expliquer", a dit vendredi l'avocat sur BFM TV.
(Sophie Louet avec Emmanuel Jarry)