PARIS (Reuters) - La France et l'Allemagne sont d'accord pour aller vite dans la mise en oeuvre du Brexit, a affirmé lundi le ministre français des Finances, alors qu'Angela Merkel a mis en garde contre toute précipitation après le référendum au Royaume-Uni.
Le président français, François Hollande, est attendu lundi soir à Berlin pour y retrouver la chancelière allemande, le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, et le président du Conseil européen, Donald Tusk, à la veille du Conseil européen.
Angela Merkel a déclaré samedi qu'elle ne militerait pas après la victoire du "Leave" au Royaume-Uni pour "un calendrier serré" de sortie de l'Union européenne.
Prié de dire si François Hollande et Angela Merkel étaient sur la même ligne, Michel Sapin a répondu sur France 2 : "Il peut y avoir des tempéraments différemment. Chacun sait bien la manière dont les Allemands essayent de raisonner sérieusement, ils ont raison, sur tous les sujets."
"Il n'y a aucune différence entre la France et l'Allemagne s'agissant de la question, là, d'actualité : 'Est-ce que la Grande-Bretagne doit aller vite?' Oui", a-t-il poursuivi.
"La France comme l'Allemagne disent 'la Grande-Bretagne a voté, elle a voté pour le Brexit, le Brexit doit se mettre en oeuvre dès maintenant'", a souligné le ministre français.
François Hollande portera ce message lundi, a-t-il précisé : "Il faut agir vite, il faut agir fort, et pas juste en paroles".
"On va attendre les élections?", a lancé Michel Sapin en évoquant les échéances françaises et allemandes, en 2017.
"Non, on ne peut pas attendre, on agit, et c'est ce à quoi travaillent aujourd'hui le président de la République, la chancelière, beaucoup d'autres, parce qu'ils savent que l'Europe ne peut pas attendre", a-t-il expliqué.
"On doit être dans le concret, dans le précis et dans l'immédiat", a-t-il insisté.
"On ne peut pas être dans l'a-peu près, on ne peut pas être dans l'indéfini, dans 'on verra plus tard'. Il y a une décision qui a été prise, elle est totalement démocratique, elle doit être respectée par nous-mêmes comme elle doit être respectée par les Britanniques", a-t-il plaidé.
A la question de savoir si les Français pourraient être consultés sur un éventuel nouveau projet européen, comme le proposent avec des nuances à droite Bruno Le Maire, Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy, le ministre a répondu : "Il n'y a pas d'automatisme."
"Il ne s'agit pas de consulter pour consulter. On est là à s'agiter sur sa chaise en disant 'Référendum, référendum', mais sur quoi? Ils ne nous disent pas un mot sur quoi", a dit Michel Sapin.
(Sophie Louet)