PARIS (Reuters) - La décision de Nicolas Hulot de renoncer à l'élection présidentielle n'a été précédée d'aucune "négociation", avec François Hollande ou le Parti socialiste, a assuré mercredi le porte-parole du gouvernement.
Le militant écologiste a expliqué dans un communiqué publié mardi soir qu'il ne se sentait pas en mesure d'"endosser l'habit de l'homme providentiel et présidentiel".
Interrogé après le conseil des ministres, Stéphane Le Foll a assuré qu'il s'agissait d'une décision "personnelle" qui n'avait pas fait l'objet de négociations avec le PS ou le chef de l'Etat, lui-même possible candidat à sa réélection en 2017.
"Nicolas Hulot a pris une décision qui est personnelle, il l'a exprimée de manière très claire", a affirmé le porte-parole du gouvernement, un proche de François Hollande. "Il n'y a pas eu ni de discussions, ni de négociations".
"On pourrait dire que ça nous arrange mais après, ça peut susciter d'autres candidatures...", a-t-il fait remarquer.
Le renoncement de Nicolas Hulot ouvre la voie à une autre candidature écologiste, ce que redoute l'actuelle majorité.
"Le vrai sujet, c'est que si la gauche se divise - et quand on regarde les choses aujourd'hui on peut avoir quelques craintes -, elle affaiblit d'autant sa capacité à être présente au deuxième tour", a analysé Stéphane Le Foll.
"C'est une règle qu'on connaît bien sachant qu'en plus on a un Front national qui est élevé" et "qui a toute capacité à être qualifié pour le deuxième tour. Chacun devra le moment venu - on n'y est pas encore - bien réfléchir à tout ça pour bien mesurer les enjeux d'une candidature", a-t-il averti.
Barbara Pompili, membre écologiste du gouvernement, a elle aussi estimé que Nicolas Hulot avait pris sa décision seul et émis le souhait que le "rassemblement" l'emporte au moment de la présidentielle.
"Nicolas Hulot a toujours été très indépendant dans sa pensée, dans sa manière de faire, ce qui peut parfois déstabiliser même ses plus proches", a dit la secrétaire d'Etat chargée de la Biodiversité. "Il a pris sa décision en son âme et conscience et elle est parfaitement respectable. Maintenant, il a un rôle à jouer".
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)