PARIS (Reuters) - Les patronats français et allemand ont lancé dans une déclaration commune, publiée par le Journal du Dimanche, un appel au renforcement du marché unique et de la gouvernance de la zone euro, afin de permettre à l'Union européenne de se relancer après le départ du Royaume-Uni.
Alors qu'un sommet des chefs d'Etat de l'UE post-Brexit se tient mardi et mercredi à Bruxelles, le Medef, principale organisation patronale française et ses homologues allemands BDI (fédération patronale de l'industrie) et BDA (fédération des employeurs) affichent leur volonté de "faire tout ce qui est possible pour mobiliser l'énergie européenne".
Ils adressent leurs propositions au président français François Hollande et à la chancelière allemande Angela Merkel, qui ont rendez-vous lundi à Berlin.
Les présidents des trois organisations - Pierre Gattaz pour le Medef, Ulrich Grillo pour le BDI et Ingo Krame pour le BDA - estiment que "l'Europe doit se ressouder, retrouver confiance et passer à l'offensive", ce qui impose au "moteur franco-allemand (...) de retrouver sa vigueur".
Ils réclament des "mesures immédiates, crédibles et visibles pour renforcer (la) gouvernance (de l'euro) et parvenir à une véritable convergence entre les Etats membres ", ainsi qu'un renforcement du marché unique, deuxième "pilier économique" du projet européen reposant sur la liberté de circulation des marchandises, des services, des capitaux et des hommes.
Prenant acte du choix des Britanniques, "qui place l’Europe dans une zone de fortes turbulences", Medef, BDI et BDA invitent les dirigeants européens à définir les nouvelles modalités de coopération avec le Royaume-Uni, en soulignant que son retrait le privera notamment du "passeport financier européen".
Le "passeport européen" permet aux banques implantées dans n'importe quel pays de l'Union européenne (UE) d'opérer dans tous les autres.
Les dirigeants des trois instances patronales plaident également pour que Paris et Berlin poursuivent les réformes nationales "pour rendre notre économie plus forte et plus compétitive afin d'assurer la pérennité de notre modèle social."
Sur le plan politique, ils recommandent que les décisions du Conseil européen des chefs d'État ou de gouvernement répondent désormais à la règle de la majorité et non de l'unanimité pour les relations extérieures, la politique de sécurité et la lutte contre le terrorisme, afin "d'adopter une position commune".
Pour les trois organisations, c'est au couple franco-allemand qu'il incombe de "déterminer les bonnes priorités pour une intégration européenne plus poussée dans les domaines-clés et pour moins d'intervention sur les autres sujets partout où ceux-ci peuvent être traités au niveau national".
(Myriam Rivet, édité par Emmanuel Jarry)